Le décès de Michel Delpech a placé ce début d’année 2016 sous un triste signe : celui qui clamait « Quand j’étais chanteur » emporte avec lui un demi-siècle de chansons comme autant de refrains ancrés dans la culture populaire. À l’âge de 69 ans, l’homme s’est éteint, après avoir longuement combattu le cancer qui le rongeait. Et avait donné lieu à la publication d’un ouvrage.
Le 04/01/2016 à 10:43 par Clément Solym
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04/01/2016 à 10:43
« Auteur, compositeur, interprète emblématique d’une génération, Michel Delpech, qui savait nous rappeler Que Marianne était jolie, a décrit les changements profonds de la société française depuis les années 1970 — notamment dans Les Divorcés » a indiqué la ministre de la Culture dans un communiqué.
« Ses ballades se teintaient d’une subtile ironie, sans jamais rien perdre de cette tendresse et de cette fragilité qui faisaient sa singularité. On se souviendra aussi de ses apparitions au cinéma, notamment dans Les Bien-aimés de Christophe Honoré, où il incarne l’époux de Catherine Deneuve. »
Michel Delpech avait également signé et cosigné plusieurs ouvrages : il y eut un livre reprenant des paroles de ses morceaux, réalisé avec Francis Basset. En 2011, il fit paraître chez Plon une biographie, La jeunesse passe trop lentement. « Malgré la réussite matérielle, malgré la popularité, il peut arriver à chacun de faillir et de tomber, mais chacun peut se relever en acceptant de payer le prix pour reconquérir sa part d’humanité. Pas plus, pas moins. C’est la seule leçon qu’entend donner ce livre. »
Puis en 2013, il propose J’ai osé Dieu, pour évoquer la théologie chrétienne, et parler amplement de sa foi. Quelques mois après avoir découvert qu’il était atteint par un cancer, l’envie d’écrire a été plus forte. « Je sais que ce langage est difficilement audible, venant d’un chanteur populaire. Un chanteur de variétés qui lit les Pères de l’Église et ceux du désert est-il crédible ? Une star qui cultive sa vie intérieure en se passionnant pour la théologie a-t-elle le droit de dire qu’il ne s’agit pas d’une toquade passagère ? Je m’y risque quand même parce que je sais que si je m’en allais sans jamais en avoir parlé, j’aurais des regrets. »
Et c’est l’année passée qu’il signa son dernier ouvrage, Vivre !. Cette fois, c’est le combat contre la maladie qu’il racontait. Il se présentait comme un homme n’ayant jamais été un joyeux drille, mais voici qu’il redécouvrait la beauté de la vie. « L’amour, les petits plaisirs, l’écoute de soi sont ses nouvelles armes », indiquait l’éditeur.
« Il y a trois mois, j’ai guéri. J’avais très envie de retrouver la scène. Il y a deux mois, la douleur s’est réveillée. Je me suis tiré par l’oreille pour aller consulter. Je n’avais pas envie. Il y a un mois, je suis retourné à l’hôpital. En fait, je n’avais pas guéri. Ce n’est pas très original quand on a un cancer, mais, bon, ce n’est pas une raison pour se flinguer ; il vaut même mieux éviter de le faire si on a envie de guérir. »
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