Les images de l'attaque terroriste perpétrée dans deux mosquées de Christchurch, le 15 mars 2019, ont secoué le monde entier. Pour laisser le peuple néo-zélandais faire son deuil, la chaîne de librairies Whitcoulls a cessé la commercialisation de l'ouvrage 12 Rules for Life : An Antidote to Chaos du professeur de psychologie canadien, Jordan Peterson, photographié aux côtés d'un individu se revendiquant « fier islamophobe ».

C'est un courriel du service client de Whitcoulls, posté sur Reddit puis partagé via Twitter, qui a informé les lecteurs de cette décision.

Voici la traduction du courriel en question : « Malheureusement, 12 Rules for Life est actuellement indisponible, c'est une décision que Whitcoulls a prise suite aux documents extrêmement troublants diffusés avant, pendant et après les attentats de Christchurch. En tant qu'entreprise, nous prenons nos responsabilités envers nos communautés très au sérieux, nous pensons qu'il serait erroné de soutenir l'auteur pour le moment. Nous nous excusons de ne pas pouvoir vous les vendre, mais nous vous remercions de votre compréhension. »
Bien que les raisons précises de ce retrait des ventes n'aient pas été communiquées pour le moment, l'élément déclencheur est sans aucun doute cette photo. Lors de son récent voyage en Nouvelle-Zélande, le professeur canadien a eu la bonne idée de poser en compagnie d'un fan portant un t-shirt : « Je suis un fier islamophobe ». L'image a circulé sur le réseau social Twitter au lendemain des attaques des mosquées de Christchurch.
This is @jordanbpeterson and a fan during his speaking tour in New Zealand.
— Dan Taipua (@D__T_____) 15 mars 2019
February 19th, 2019. Less than one month ago. pic.twitter.com/kQzhY39eSl
Le chef du parti néo-zélandais ACT (Association des consommateurs et des contribuables), David Seymour, a tenu à partager son sentiment face à cette décision : « Vous ne combattez pas le néonazisme en supprimant la lecture et les livres. Quiconque connaît l'Histoire sait que c'est le contraire qu'il faut faire pour combattre ce genre d'idées », a-t-il déclaré à Newshub. « Un livre partageant des idées d’entraide est une chose extrêmement étrange à supprimer. Je pense que Whitcoulls a pris la mauvaise décision, mais je respecte le fait qu’il s'agisse d'une société privée, c’est leur droit. »
Selon les lecteurs de l'ouvrage, 12 Rules for Life : An Antidote to Chaos ne contiendrait les mots « islam » et « musulman » qu'une seule fois et ce dans un contexte tout à fait positif. Le livre a été un best-seller au Canada, aux États-Unis et au Royaume-Uni et a été vendu à plus de deux millions d'exemplaires.
Son auteur avait fait une tournée mondiale pour promouvoir le livre. Son interview sur Channel 4 News n'a pas échappé aux critiques. Selon l'ensemble de la presse, l'ouvrage se distingue par son style atypique. Cependant, son point de vue sur Dieu a reçu, comme il fallait s'y attendre, un accueil mitigé :
Toujours selon Newshub, d’autres titres — plus virulents cette fois — ayant pour sujet l’islam sont encore disponibles sur la plateforme. On peut par exemple citer le livre de Henry Malone, Islam Unmasked, publié en 2002 et qui prétend dénoncer « les mensonges qui sous-tendent les doctrines » et « la futilité des pratiques » islamiques.
Néanmoins, ce que reprochent une grande partie des lecteurs à la chaîne de librairies, c'est de garder des titres tels que Mein Kampf.
So they banned Jordan Peterson's book... but... uh... pic.twitter.com/V9tfxpRrog
— Tim Pool (@Timcast) 21 mars 2019
This is just bizarre.
— PragerU (@prageru) 21 mars 2019
New Zealand bookseller Whitcoulls has BANNED @jordanbpeterson's book "12 Rules for Life" following the mosque massacre.
Yet Hitler's Mein Kampf is available for sale.
pic.twitter.com/VF6MTncqHd
Jordan Peterson est l'un des professeurs les plus controversés du Canada. En 2017, il s'est vu refuser une subvention fédérale pour la première fois de sa carrière par le Conseil pour la recherche en sciences sociales et en humanités de son pays.
En cause, sa position jugée « non conformiste » dans le débat sur l’introduction en anglais de pronoms neutres tels que « zie » ou « zher » et sa contestation de l’idée nouvelle selon laquelle le genre serait une réalité subjective.
via Wikipedia, Newshub
Pas de commentaires