L'important n'est pas le médium utilisé, mais le simple fait de lire aux enfants, de les familiariser avec la lecture, et leur prodiguer le plaisir de cet exercice. Et pourtant, même si les livres numériques sont plus interactifs que jamais, au point qu'il n'est plus nécessaire qu'un adulte surveille, le partage reste essentiel.
Le 27/11/2011 à 11:53 par Clément Solym
Publié le :
27/11/2011 à 11:53
Les spécialistes de la lecture sont formels - et on les en remercie - l'apparition des tablettes, des lecteurs ebook et autres, ne signifie pas pour autant que la tradition de s'asseoir avec son enfant sur les genoux pour lui lire une histoire doit disparaître. Et moins encore d'arrêter de les faire lire à voix haute.
La lecture à voix haute, expliquent les spécialistes, aide à obtenir une expression fluide, et apporte de multiples choses avec elle. Dans certaines écoles, les plus âgés sont même encouragés à lire aux plus jeunes, et responsabilisés en ce sens. Et les enseignants en attestent : « Les enfants plus âgés aiment cela, parce qu'ils peuvent lire à quelqu'un d'autre, et les jeunes enfants apprécient qu'on leur lise une histoire. »
D'ailleurs, la lecture, particulièrement au moment du coucher, est primordiale, tant pour le moment d'intimité qu'elle offre que pour le partage émotionnel, affectif et social primordial. En outre, cela permettrait le développement de la mémoire, mais également de facultés motrices, et là tout devient plus amusant, par le simple fait de tourner des pages, en les saisissant avec le pouce et l'index, précise l'étude. Probablement pour les très très jeunes.
Un secteur qui court dans tous les sens
En France, le secteur de la littérature jeunesse, dans son pan numérique, est celui qui a connu la plus forte croissance au cours de l'année 2011. Outre-Atlantique, les ventes de livres numériques pour les enfants de moins de huit ans, n'ont pas beaucoup bougé. Cette catégorie représente moins de 1 titre numérique vendu sur vingt, contre 1 livre sur 4 pour la catégorie de livres adulte.
« Chaque fois que vous pouvez lire une histoire à un enfant, même dans les premiers stades de son développement, vous contribuez à renforcer sa compréhension, le son des mots, et la structure des phrases », ajoute un professeur.
C'est aussi toutun enjeu, que celui de la formation des enseignants, qu'il faudrait former à apprendre le plaisir de la lecture, comme on y réfléchit au Royaume-Uni.
« Si des millions d'enfants quittent l'école sans aucun espoir de trouver un emploi, et sans aucune chance de mieux vivre, il ne leur reste plus qu'à s'aliéner. Pourquoi n'iraient-ils pas traîner dans les rues ? » Les enfants prendront du retard parce qu'ils ne savent pas ou mal lire, de même que les prisons elles-mêmes sont emplies de détenus analphabètes. Et avec des échecs scolaires à répétition, c'est une logique qui se mordra la queue indéfiniment.
Mais alors, numérique ou papier, cette lecture ?
Un long article du New York Times faisait état du comportement des parents, qui se gorgent de lecture numérique, mais souhaitent malgré tout que leurs enfants lisent et découvrent des ouvrages en papier. Pourquoi n'y aurait-il pas une place pour les deux, finalement ?
Ce qui compte, malgré tout, c'est que l'histoire racontée soit belle et puisse répondre aux besoins de l'enfant. Si les enfants ne veulent pas de l'aventure qu'on leur raconte, qu'importe leur marketing qui serve d'enrobage au livre.
Reste, que, selon un sondage, les familles les plus modestes n'ont pas vraiment d'engouement pour les appareils numériques. Si le fameux Black Friday, ce vendredi noir, où tous les Américains font leurs courses et cadeaux de Noël compte les lecteurs ebook parmi les présents les plus en vogue, les enfants, continueraient de préférer les livres papier.
Un objet qu'ils peuvent serrer contre eux, comme un doudou, et moins glacé qu'une tablette...
Commenter cet article