Une fois encore, le bac L ne met pas en avant les écrivaines dans les programmes de littérature. L’enseignante francilienne Françoise Cahen a décidé de réagir et de prendre les devants en lançant une pétition adressée à la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem pour faire entrer des auteures au programme de littérature en terminale L. Cette pétition intitulée “Pour donner leur place aux femmes dans les programmes de littérature du bac L” a été lancée sur change.org il y a de cela 3 semaines. À l’heure actuelle, elle rassemble déjà 2057 signatures (sur les 2.500 attendues).
Le 13/05/2016 à 13:06 par Orianne Vialo
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13/05/2016 à 13:06
(Emmanuel25 / CC BY-NC 2.0)
Cette enseignante de français du lycée Maximilien-Perret d’Alfortville (Val-de-Marne) est révoltée par le fait que « jamais une auteure femme n’a été au programme de littérature en terminale L ».
« Le nouvel auteur du programme de littérature en terminale L est André Gide, avec son roman Les faux monnayeurs. C’est un beau livre, écrit par un auteur important qui mérite d’être étudié ». Selon l’enseignante à l’initiative de la pétition, « ce n’est pas lui le problème », mais plutôt le manque de considération des auteures.
En effet, Françoise Cahen souhaite attirer l’attention de la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem sur l’absence d’ouvrages écrits par des femmes au programme officiel du baccalauréat en terminale littéraire. « Nous ne demandons pas la parité entre hommes et femmes. Nous aimerions que les grandes écrivaines soient aussi régulièrement un objet d’étude pour nos élèves », explique-t-elle. (via Change.org)
Comme elle le souligne dans son texte, il y a deux ans, la lycéenne bordelaise Ariane Baillon, à l’époque en classe de terminale, avait déjà lancé une pétition à l’attention du ministre de l’Éducation nationale, Benoît Hamon, pour interpeller le ministère sur l’absence quasi totale d’auteures dans son programme de philosophie.
Seule Hanna Arendt, philosophe allemande notamment connue pour ses travaux sur l’activité politique, le totalitarisme et la modernité était représentée dans le programme destiné aux élèves de terminale.
« À un type de classe composé en majorité de filles et de profs de lettres qui sont majoritairement des femmes, quel message subliminal veut-on faire passer ? Avec Bonnefoy, Jaccottet, Guignard, la littérature contemporaine a souvent été à l’honneur. Mais avec de bons chromosomes Y », précise Françoise Cahen.
Sur son site internet, la professeure insiste : « Depuis 20 ans que j’enseigne au lycée, pas une auteure n’a été au programme de littérature en terminale L. Je ne demande pas la parité. Mais qu’il y ait au moins UNE femme en 20 ans, ce ne serait pas complètement fou, non ? » (via fcahen)
L’entourage de Najat Vallaud-Belkacem a annoncé au Parisien dans son édition de vendredi que la ministre « prend le sujet au sérieux ». « Le ministère veut des femmes, dans les manuels, dans les programmes, dans les sujets d’examens. » (via Le Figaro)
Reste à voir si des mesures seront cette fois-ci prises, ou si le ministère de l’Éducation nationale fera la sourde oreille.
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