Quand certains regagnent leur bureau après de longues semaines de repos, d’autres achèvent les préparatifs de leur départ en vacances. La valise est blindée de livres qu’on ne pourra pas lire – mieux vaut trop que pas assez – et la voiture est chargée. Sauf que, lire en voiture rend malade... étrange, non ? D’autant que nous ne sommes pas égaux devant le fameux mal au cœur.
Erin Nekervis, CC BY SA 2.0
Selon des études menées par des neuroscientifiques, l’esprit est en réalité mal à l’aise quand on décide de lire en voiture. Dean Burnett accuse nos « cerveaux débiles » de croire qu’ils sont « empoisonnés » au moment où l’on se met à lire. Pourquoi ? Simplement parce que durant des siècles, voire des millénaires, le cerveau a développé des méthodes de perception spécifiques pour détecter de symptômes d’intoxication du corps.
Si les voitures ont pris une place grandissante dans notre quotidien, le cerveau ne serait donc pas encore accoutumé à l’idée de lire quand on est sur la route. « Quand nous sommes dans un véhicule, comme une auto ou le train, ou un bateau, en particulier, où le déplacement n’est pas physiquement réel », explique-t-il.
Et dans un trajet sur la route, tout particulièrement : « Votre corps est immobile. Vous êtes assis. Aucun signal envoyé au muscle n’affirme que l’on bouge — les muscles affirment même que l’on ne bouge pas. » Moralité, il en résulte une inadéquation sensorielle entre l’oreille interne et ce que les nerfs, muscles et cerveau vivent. Un décalage qui provoque la même réaction que celle engendrée par la détection d’une neurotoxine ou d’un poison.
S’il suffit alors de passer la tête par la fenêtre pour regarder le paysage. Même dans une Audi Groupe S, d'ailleurs — en photo, pour le rêve ! — ... En réalité, cela fonctionne simplement parce que le cerveau va alors se concentrer sur autre chose qu’une page statique — et déjouer alors ce mal des transports, ou cinétose en jargon médical. « Vous pouvez observer les choses qui défilent. Vous regardez le paysage, et le mouvement va finir par équilibre notre système. Le cerveau se dit alors, “Oh, les choses bougent – je dois être en mouvement” et déclenchent alors une réponse apaisante à l’effet de mal-être. »
Dean Burnett vient d’ailleurs de publier un livre, Idiot Brain, découlant de ses observations et recherches réalisées à l’University of Cardiff Centre for Medical Education. « Quand elles se trouvent dans une voiture, beaucoup de personnes sont épargnées par ce mal, parce que leur cerveau parvient à faire la différence, quand d’autres sont sujettes à ce mal. C’est simplement un caprice du développement », poursuit-il.
Les enfants sont particulièrement sujets à la cinétose, souligne le scientifique. « Parce que leur cerveau est encore en plein développement ». Qu'importe le modèle proposé sur piecesauto.fr, même la voiture autonome ne changera pas grand-chose à ces problématiques de lecture au volant.
Il semble d’ailleurs que Audi ait trouvé la parade...
via NPR,
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