Coller un dossier numérique à chaque élève québécois, voici la réforme qu’a présentée Sébastien Proulx, ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport. Une annonce qui, cette semaine, s’est accompagnée de nombreuses promesses, toutes de nature à faire plaisir.
Avec un budget de 740 millions $ (486 millions €) pour rénover 1300 écoles (mais de fait, seulement 16 millions de plus que prévu) l’an prochain, le ministre a frappé. Dans l’ensemble de son plan, ce sont 800.000 élèves qui seront concernées par les différentes mesures. Un déploiement qui s’effectuera d’ici 2020 pour un budget de 1,4 milliard $ CA.
Soucieux de « la réussite éducative de tous les élèves », le ministre a également fait part du recrutement de 1535 d’enseignants, professionnels et personnel de soutien. De quoi « offrir aux 800 000 enfants âgées de 0 à 8 ans les mêmes chances de réussir leur parcours éducatif », précise le ministère.
Mais c’est également la nécessité de développer des initiatives novatrices en matière de littératie. Une proposition à laquelle l’Union des écrivaines et des écrivains québécois n’a pas manqué de réagir. L’UNEQ savoure en effet cette délicate attention, et se déclare prête à aider le ministre dans la transmission de « l’amour de la lecture », plusieurs fois évoqué par Sébastien Proulx.
Mais quelques piqûres de rappel à l’attention du ministère ne seront alors pas de trop. Ainsi, en septembre dernier, l’Union avait mis en place la première Journée Lire pour réussir : à Montréal, 180 professionnels s’étaient retrouvés pour traiter de la question de la littératie.
« La littératie est l’aptitude d’interagir avec le langage pour donner un sens à notre monde », indique Charles Prémont, écrivain, administrateur de l’UNEQ et initiateur de la Journée Lire pour réussir. « Évidemment, cela implique la capacité de lire et d’écrire, mais, au-delà de ces compétences, une culture de la lecture éveille la curiosité, favorise la compréhension et incite à l’ouverture d’esprit. »
Laurent Dubois, directeur général de l’UNEQ, souligne « qu’une société lettrée est une société plus tolérante. La lecture a souvent des connotations négatives et contraignantes à l’école ; il est grand temps que cela évolue. Nous devons montrer aux plus jeunes, comme aux adultes, que lire est une source fantastique de plaisir, d’imagination, de découvertes, d’ouverture. Il est temps de valoriser toutes les lectures et de s’amuser avec les livres ! »
En souhaitant travailler, dans le cadre de ses différentes mesures, le ministre avait en effet dans sa besace l’idée d’inciter les jeunes à la lecture dans les bibliothèques. Pour ce faire, un programme de littératie familiale dans les établissements de prêt, mais également un programme d’accompagnement à l’éveil et à l’apprentissage de la lecture en bibliothèques scolaires.
L’UNEQ estime que les auteurs du Québec devraient être « le moteur de ces initiatives. Les écrivains québécois sont disposés à agir, à se déplacer dans les écoles, à parler de leur métier et de leur passion pour la littérature, et à inspirer les plus jeunes ».
L’expérience revendiquée par l’Union en matière de programmes d’animation d’activités culturelles, en secteur scolaire, légitimerait ainsi son implication. « L’UNEQ est à la disposition du ministère de l’Éducation pour mettre sur pied des initiatives originales qui permettront de faire aimer davantage la lecture et la littérature. C’est le moment d’agir et nous sommes prêts. »
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