Le départ de l'actuelle directrice de cabinet de la ministre de la Culture, Laurence Engel, serait prévu pour la semaine prochaine, annonce Les Échos. Elle retournerait à la Cour des Comptes, où elle avait fait ses premières armes. Son départ était manifestement programmé, puisqu'il aurait été demandé à Aurélie Filippetti, reconduite dans le gouvernement Valls, de remanier son cabinet.
Le 08/05/2014 à 10:52 par Nicolas Gary
Publié le :
08/05/2014 à 10:52
Aurélie FIlippetti - ActuaLitté, CC BY SA 2.0
Nos confrères assurent qu'il n'y a aucun lien entre l'affaire qui a conduit son mari, Aquilino Morelle, à démissionner de son poste de conseiller de François Hollande. « Elle souhaitait prendre également du champ », explique un observateur aux Échos. On évoque d'ailleurs des problèmes de communication entre la ministre et sa future ex-directrice de cabinet.
Cependant, le coup d'éclairage sur Aquilino Morelle avait fait ressortir une vieille histoire, celle du départ de Laurence Engel de la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris. A l'occasion d'un pot de départ, le musée Carnavalet avait été mobilisé, et des membres de son personnel avec, pour célébrer le départ de l'intéressée. Un faste, pour un agent de la Ville, qui n'était pas passé inaperçu auprès de la CGT.
Pour commencer, deux des plus importantes salles du musée Carnavalet ont été fermées au public dès le milieu de l'après-midi pour permettre l'installation du buffet garni de Champagne, petits fours et autres douceurs raffinées. Bien entendu, il a fallu mobiliser une demi-douzaine d'agents sur leur temps de travail pour vider les salles de leurs œuvres ! En plus de priver le public d'une partie de sa visite, la Mairie de Paris a su pour une fois, trouver les effectifs nécessaires.
Pour assurer l'intendance, outre le traiteur, c'est près d'une dizaine d'agents du musée qui a été rappelé pour assurer la surveillance et l'accueil des convives. Ces agents ont été payés en heures supplémentaires. La Mairie de Paris aura sûrement du mal à justifier ces heures, mais elle a su en tout cas trouver le budget nécessaire. C'est si rare que ça mérite d'être signalé.
Laurence Engel avait été nommée aux côtés de la ministre, mais selon certains, plus imposée que souhaitée. En effet, Agnès Saal était plus que pressentie pour occuper le poste de directrice de cabinet, et selon certaines sources, la nomination de Laurence Engel serait venue de l'Élysée. Elle avait en effet reçu le soutien de David Kessler, conseiller à la culture et à la communication à l'Elysée : tous deux comptaient dans les rangs de l'équipe de Bertrand Delanoë, quand il était à la mairie de Paris.
Les deux femmes se connaissaient depuis quelques années déjà : elles s'étaient retrouvées toutes deux, au ministère de la Culture, à l'époque où Catherine Tasca occupait la rue de Valois, entre le 27 mars 2000 et le 7 mai 2002, durant le gouvernement Jospin. Agnès Saal était alors directrice adjointe du cabinet, tandis que Laurence Engel était conseillère technique chargée de l'audiovisuel.
Que l'on se souvienne bien : 2000, c'était l'époque où se discutait d'un prêt payant de livres en bibliothèques. Fallait-il, ou non, faire payer les lecteurs. Et qu'un certain Jérôme Lindon portait haut le combat, estimant qu'à terme, les librairies seraient menacées et qu'il fallait assurer une rémunération pour le prêt… Heureusement, la Sofia était venue mettre de l'ordre dans ce sujet, qui faisait mourir Saint-Germain des Près. Et Catherine Tasca avait finalement su faire pencher la balance…
Contacté par ActuaLitté, la rue de Valois n'a pas souhaité confirmer le départ de Laurence Engel :
« Le ministère de la Culture ne fait aucun commentaire. » Pour son remplacement, il semblerait que Jean-François Collin, qui officie au poste de secrétaire général du ministère depuis octobre 2012, soit attendu. Par un jeu de chaises musicales classiques, Noël Corbin, actuellement secrétaire général adjoint, remplacerait donc Jean-François Collin, et Emmanuelle Bensimon serait nommée au poste de secrétaire général adjoint.
« La disgrâce de son mari l'a beaucoup secouée, elle est fatiguée de ce tourbillon et elle a besoin de se recentrer sur sa famille et ses trois enfants », précise-t-on au Monde.
Selon nos informations, il aurait également été demandé à la rue de Valois de procéder à plusieurs suppressions de postes, sur les trois prochaines années. On parle de plusieurs centaines de postes qui seraient concernés - le ministère employait près de 11.000 personnes en 2013.
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