Google Books et Hachette Livre main dans la main, voilà qui est inattendu. Les poursuites juridiques ne sont évidemment pas abandonnées, c'est un autre problème, mais l’éditeur et le moteur de recherche américain viennent de signer un protocole d’accord d'importance.
Le 17/11/2010 à 15:30 par Clément Solym
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17/11/2010 à 15:30
Les oeuvres épuisées, dont les droits appartiennent à Hachette seront numérisables, sous certaines conditions, par Google Books et vendues par la suite. Voilà qui est insolite. Et qui ne concernera que la France.
On parle donc d’oeuvres n’étant plus commercialement disponibles, et d'une commercialisation pour différents publics : les universitaires, les chercheurs et le grand public plus généralement. Et dans ce mouvement d’une grande largesse, Hachette Livre espère bien que les éditeurs français qui le souhaitent seront intéressés par les conditions posées.
Grande première
Attention : Hachette ne délègue pas à Google Books la numérisation de ses parutions récentes. « Nous sommes tout à fait capables de faire cela tout seuls », assure Arnaud Nourry, le PDG du groupe. Ici, c'est une question pratique qui se pose : comment remettre en circulation des livres introuvables dans le commerce ? Simple : Google les cherche et les trouve, et propose ensuite à l'éditeur, qui dispose. Avec l'auteur qui s'interpose s'il n'est pas d'accord. « Mais c'est assez rare : les auteurs sont souvent ravis de savoir que leur ouvrage sera de nouveau disponible à la vente », souligne Hachette.
D’abord, l’éditeur conserve la main sur les oeuvres qui seront numérisées. Une fois passés en bits, les livres seront commercialisés via la plateforme Google Editions, évidemment une fois qu’elle sera mise en ligne (toujours pas de date, sinon un laconique "shortly"...), mais également par les différents canaux existant. Dans la continuité de ce protocole d'accord, les oeuvres sous droit de Hachette, que la maison ne souhaite pas voir figurer dans le catalogue de l’Américain seront retirées. Les oeuvres déjà numérisées seront soumises au même régime.
Cet accord entre les deux sociétés permettra donc de commercialiser, sous forme numérique ou par le biais du service d’impression à la demande, les ouvrages en question. Ça tombe bien, Hachette a ouvert un service maison de ce genre. Et justement, si l'on veut un livre papier, il faudra obligatoirement passer par l'atelier de Maurepas, ouvert en partenariat avec Lightning Source. En tout, 40 à 50.000 oeuvres sont concernées par cette solution de retour quasi inespérée sur le commerce.
Les problématiques d’indexation, qui étaient passablement liées au procès intenté par La Martinière Groupe, ont été résolues : la numérisation se cantonne à l’indexation et la promotion. En revanche, la société Google disposera d’une copie uniquement destinée « à ses propres usages non commerciaux ».
L'un des points qui reste encore en suspens tourne autour de l'accès aux livres. La politique de Numilog a toujours été de verrouiller par DRM les oeuvres numériques, mais le service de cloud computing de Google n'est pas très familier de ce type de protection. Nous attendons plus d'informations sur la manière dont a pu être résolue cette question.
Nous reviendrons plus en détail sur cette information.
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