
SLAC National Accelerator Laboratory, CC BY-NC-SA 2.0
Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas pu lire Sur les pouvoirs [et les mélanges] des drogues simples. En effet, il avait été écrit par Galien de Pergame (IIe siècle ap. JC) – philosophe et médecin, ayant ausculté empereurs et gladiateurs – puis traduit en syriaque, au 6e siècle.
Le texte se voulait être une aide pour ses collègues gréco-romains. Le syriaque était une langue qui faisait le lien entre le grec et l’arabe. Cette traduction avait aidé Galien à se faire connaître dans l’ancien monde islamique.
Malheureusement, au 11e siècle, le texte fut effacé pour que l’on puisse y écrire, à la place, des hymnes. C’était une pratique courante, le palimpseste étant un manuscrit constitué d’un parchemin déjà utilisé, dont on a fait disparaître les précédentes inscriptions pour le recouvrir d’un second texte.
La traduction fut récemment découverte par une équipe de chercheurs du Laboratoire de l’Accélérateur National SLAC de l’Université Stanford, plus précisément de la division Stanford Synchrotron Radiation Lightsource (SSRL). L’objectif, à terme, est de numériser le texte en entier.

SLAC National Accelerator Laboratory, CC BY-NC-SA 2.0
« Si vous voulez comprendre la médecine au Moyen-Orient, vous devez regarder la traduction et la transmission des connaissances », explique Peter E. Pormann, professeur de lettres classiques et d'études gréco-arabes à l'université de Manchester, « C’est un énorme morceau d'histoire, et nous espérons que ce texte nous aidera à comprendre comment ils ont géré et traité la maladie historiquement dans cette partie du monde. »
Grâce à la spectrométrie de fluorescence des rayons X (une technique d’analyse chimique qui se base sur les propriétés de la fluorescence de rayons X), l’équipe de chercheurs a pu déceler le texte de Galien. En effet, les rayons X peuvent pénétrer différentes couches de texte et de calcium. Le texte de Galien a été repéré, car son encre contient différentes combinaisons de métaux tels que le fer, le mercure ou encore le cuivre.
« Nous sommes également intéressés par la composition du parchemin et le calcium qui couvre le texte original », confirme Nicholas Edwards, associé de recherche au SSRL. « Cette information supplémentaire peut nous permettre de distinguer les couches du texte. »
Pour la numérisation, une analyse prend environ 10 heures pour chacune des 26 pages. L'expérience a recueilli de vastes quantités de données à partir des scans de rayons X, et les chercheurs appliquent maintenant des outils de traitement de données, comme l'apprentissage automatique.

SLAC National Accelerator Laboratory, CC BY-NC-SA 2.0
Via SLAC
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