Plus de 200.000 élèves ont travaillé avec des plateformes numériques durant ce confinement. Alors que la rentrée scolaire du 18 mai se profile, les éditeurs scolaires de l’ADEB (Association des Éditeurs Belges) font le point sur ces nouveaux outils pédagogiques : « Il y a un envol de la numérisation de l’enseignement, mais il faut faire des efforts pour assurer sa qualité. »
Le 19/05/2020 à 12:44 par Gariépy Raphaël
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19/05/2020 à 12:44
Pour Rizlaine Garti, mère d’une petite fille en 3e primaire, l’enseignement en ligne est idéal : « En tant que maman d’une élève de huit ans, je trouve que l’initiative de la mise en place de la plateforme pour le suivi scolaire est une méthode parfaite. Pourquoi ne pas l’avoir mise plus tôt en activité ? Le confinement aura eu pour ma part un côté positif au niveau pratique. Cette plateforme est ludique, interactive et écologique. Que demander de plus ? Il n’y a pas de papier, pas d’encre et le professeur peut suivre l’évolution des exercices. »
Dès le début du confinement, les éditeurs scolaires belges ont ainsi décidé d’ouvrir les plateformes numériques d’enseignement pour assurer la continuité de l’apprentissage. C’est alors sans surprise que des services en ligne comme Udiddit, Wazzou, Scoodle Play et i-boost ont vu leurs chiffres rapidement grimper en flèche.
Au total ce sont 200.000 élèves qui utilisent ces outils pédagogiques numériques. Lors des pics d’utilisation, jusqu’à 1,6 million d’exercices différents a été réalisés quotidiennement par les élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles. On estime enfin que 5 fois plus d’écoles utilisent les plateformes numériques depuis le confinement.
Aujourd’hui que la quarantaine s'est achevée, l’ADEB dresse un premier bilan des nouvelles pratiques d’enseignement : « Il est question désormais de trouver un bon équilibre entre l’utilisation du format numérique et les formats papier plus classiques des outils pédagogiques, sans oublier de limiter l’inégalité entre les élèves face aux équipements numériques. »
« Nous avions l’intention d’utiliser des plateformes numériques dès la rentrée prochaine, mais nous sommes passés à la vitesse supérieure. Je suis sûre que dans l’avenir nous devrons parvenir à une intégration plus intensive de l’apprentissage des formats numériques en complémentarité avec le format papier », estime Lucy Godefroid, enseignante à l’école Saint-Ghislain et Sainte-Barbe.
Les matières les plus utilisées en ligne seraient le français, le néerlandais et les mathématiques, des « matières qu’il faut souvent pratiquer », poursuit l’enseignante.
Pour Patrick Hermans, président de la section scolaire de l’ADEB : « Les acteurs de l’Enseignement ont désormais compris que les outils numériques des éditeurs scolaires offrent une véritable plus-value qualitative à l’enseignement. » Or, « l’offre numérique devient une partie intégrante de l’offre pédagogique ».
Cependant si le succès de l’enseignement numérique se serait pas à prouver durant cette période passée, mettre en place un système durable qui combine plateforme en ligne et présence en classe implique un véritable casse-tête. Pour l’ADEB, le plus important reste de « trouver une solution structurelle pour les équipements nécessaires des élèves qui garantisse l’égalité entre les élèves. Si la rentrée scolaire se fait en partie en classe et en partie à domicile, il est d’autant plus important de trouver une solution créative qui permette aux élèves d’avoir les équipements nécessaires pour combiner les deux ».
De leur côté, les éditeurs scolaires semblent prêts à fournir des solutions à la mise en place et au bon fonctionnement d’un tel système. Mais ils ne plaident pour l'heure pas en faveur d’un enseignement complètement numérique. « Il est essentiel de trouver le bon équilibre », affirme ainsi Patrick Hermans. Il s’agit à présent pour l’ADEB d’initier un dialogue avec les décideurs politiques pour s’assurer de la possibilité d’offrir des outils éducatifs de qualité.
Et de conclure « Pour les éditeurs scolaires, le débat doit mettre l’accent sur les efforts à accomplir pour atteindre les objectifs d’un enseignement de qualité. Il est temps de reconnaître la valeur ajoutée des outils pédagogiques professionnels. »
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