Ce 4 novembre était dispersée une collection de lettres écrites par Charles Baudelaire. Spleen et idéal au rendez-vous. Et surtout, des acquéreurs empressés de mettre la main sur la lettre de juin 1845, où le poète détaille son projet de suicide.
La maison Osenat, qui organisait la vente, annonce que cette fameuse missive adressée à Narciss Ancelle, devenu tuteur légal et ami proche de Baudelaire, a mis le feu aux enchères. Estimée entre 60 et 80.000 €, elle fut gagnée pour 234.000 €, près de trois fois l’estimation maximale.
« Quand mademoiselle Jeanne Lemer vous remettra cette lettre, je serai mort. – Elle l’ignore. – Vous connaissez mon testament – sauf la portion réservée à ma mère, mademoiselle Lemer doit hériter de tout ce que je laisserai après paiement fait par vous de certaines dettes dont la liste accompagne cette lettre. Je meurs dans une affreuse inquiétude – rappelez-vous notre conversation d’hier. – Je désire, je veux que mes dernières intentions soient strictement exécutées », écrivait-il.
Le poète n’a que 24 ans, et son projet de mise à mort se concrétisera par un bête coup de couteau finalement sans trop de conséquences.
Parmi les autres lettres, on apprend que celle adressée par le peintre Eugène Delacroix a été préemptée par le musée éponyme pour 7540 €.
Le chef-d’œuvre d’Emile Zola La Bête humaine, précieux jeu complet d’épreuves corrigées pour l’édition originale du roman de Zola, a été acquis pour un montant de 45.500 €. Ce texte parut chez Georges Charpenter dans la première semaine de mars 1890. Les placards qui composent ce jeu ont été imprimés au fur et à mesure de l’avancement de l’écriture du roman, et les 13 premiers sont même sortis des presses avant le début de la publication en périodique.
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