Auteur d’une œuvre considérable, au sein de laquelle Tous les matins du monde et Les Ombres errantes, prix Goncourt 2002, sont pour longtemps ancrés dans notre mémoire littéraire, Pascal Quignard a choisi de donner l’ensemble de ses archives à la Bibliothèque nationale de France.
Né en 1948 à Verneuil-sur-Avre, Pascal Quignard s’est fait très jeune remarquer par des travaux d’une profonde subtilité : L’Ère du balbutiement consacré à Leopold von Sacher-Masoch (Mercure de France, 1969) et une traduction de l’Alexandra de Lycophron (Mercure de France, 1971).
En parallèle à ses fonctions éditoriales chez Gallimard, il publie une série de romans qui ont chacun marqué l’actualité littéraire : Carus en 1980, Les Tablettes de buis d’Apronenia Avitia en 1984, Le Salon du Wurtemberg en1986 et Les Escaliers de Chambord en 1989.
Le succès extraordinaire rencontré par le court roman Tous les matins du monde en 1991 et son adaptation la même année au cinéma par Alain Corneau place l’auteur et son œuvre sous le regard d’un public très large qui découvre à cette occasion la beauté rare de la musique baroque.
Musicien lui-même, Pascal Quignard joua un rôle important dans l’animation du Festival international d’opéra et de théâtre baroque au château de Versailles, ainsi que dans le Concert des Nations avec Jordi Savall.
En 1994, l’auteur renonce à tout rôle éditorial pour se consacrer exclusivement à l’écriture. Il quitte alors Paris pour s’installer à Sens. La publication de ses romans s’accompagne d’une œuvre plus secrète. Les huit volumes des Petits Traités ouvraient dès 1981 une nouvelle esthétique liée à la pratique du fragment, à l’abandon de l’écriture au rythme de la pensée.
Commencé avec Les Ombres errantes (Prix Goncourt 2002), le vaste cycle Dernier royaume, composée d’essais, de contes, de fragments de romans, de traductions et de poèmes, constitue aujourd’hui le cœur de l’écriture de l’auteur.
Le don fait à la BnF est d’autant plus précieux que Pascal Quignard a pour habitude de brûler la plupart de ses manuscrits. Les archives en comprennent certains qu’il a gardés, par exemple celui de Boutès, écrit en 2008, enluminé par l’auteur, ou du conte Le chant du Marais écrit en 2002, remanié plusieurs fois, adapté au théâtre en 2005, et publié en 2016.
S’y trouve également un ensemble complet des éditions de ses œuvres, certaines particulièrement rares comme l’exemplaire grand folio de L’Amour conjugal (1994), comportant des aquarelles de Pierre Skira. Plus de 1000 lettres reçues, d’auteurs prestigieux comme de lecteurs anonymes, complètent cet ensemble.
Le fonds Pascal Quignard de la BnF constituera un élément incontournable pour l’étude d’une œuvre abondante qui ne cesse de s’étendre, et continuera de s’enrichir dans les années futures.
Une exposition rendant hommage à l’auteur sera organisée autour de ce don par la Bibliothèque nationale de France au printemps 2020.
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