L'auteure Susan Sontag, vers la fin des années 1960, a rejoint les rangs de la protestation contre la politique menée aux États-Unis : Vietnam, droits civiques, lutte contre le communisme... Autant d'engagements, par des actions et des écrits, qui lui ont rapidement valu une inscription dans les fichiers du FBI. Le directeur du Bureau d'investigation, J. Edgar Hoover, dirigeait alors toute son attention sur les intellectuels et les figures politiques...

C'est au mois d'avril 1968 que le Federal Bureau of Investigation, ou FBI, ouvre un dossier au nom de Susan Sontag. Cette année-là, l'auteure s'est engagée de manière plus concrète contre la mobilisation des troupes pour la guerre au Vietnam, en proposant notamment aux jeunes appelés qui refusent de s'engager une aide juridique. Elle avait, quelques mois auparavant, en 1966, participé à une lecture contre le conflit.
Le regard de J. Edgar Hoover et du FBI se braque sur Sontag lorsqu'elle publie, dans Esquire, quelques éléments relatifs à un voyage qu'elle a effectué au Nord Vietnam, alors en conflit avec les États-Unis. Ce faisant, elle est allée à l'encontre des restrictions attachées à son passeport, et a qui plus est commis l'affront de rencontrer de hauts dirigeants, notamment le Premier ministre Pham Van Dong.
Après ce voyage, les déplacements de Sontag seront systématiquement enregistrés par le FBI et son adresse notée dans le dossier qui lui est consacré. C'est finalement en 1972 que le dossier est clos : toute opposante qu'elle est, Sontag n'en est pas pour autant considérée comme une menace pour la nation américaine. De nombreux écrivains, comme Carlos Fuentes et Ray Bradbury, ont été soupçonnés, mais pas vraiment inquiétés.
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Le FBI s'était aussi considérablement renseigné sur un certain nombre d'auteurs afro-américains, dont Molly Crabapple, Langston Hughes et James Baldwin, et étudiait avec un sérieux confondant leurs écrits.
Quant au voyage de Susan Sontag au Nord Vietnam, il devint un livre, Voyage à Hanoï, en 1969.
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