C'est une découverte effectuée par une équipe de linguistes américains, menée par Gregory Anderson, directeur de l'Institut des langues vivantes et des langues en danger de l'Oregon dans le nord-ouest des États-Unis et Gary Harrison.
L'expédition s'inscrivait dans le cadre d'un projet baptisé The Enduring Voices (les voix qui perdurent), et qui a pour but de préserver le patrimoine linguistique mondial.
Koro, ou aka ?
Le koro était jusqu'à maintenant identifié comme un dialecte de la culture aka. Ce peuple vit dans les contreforts himalayens, près des frontières du Tibet, de la Chine et de la Birmanie. Ce sont des tribus vivant de la chasse et de l'agriculture. À leur contact, les chercheurs ont remarqué que le vocabulaire et la structure linguistique de l'aka et du koro étaient finalement totalement différents. Le plus étonnant est que même les usagers du koro ne savaient pas qu'ils utilisaient une autre langue.

Gary Harrison déclare d'ailleurs : « D'un point de vue purement quantitatif, le koro n'est qu'une langue de plus qui s'ajoute à cette liste. Mais la contribution linguistique du koro est en fait beaucoup plus grande que cela, car cette langue donne une perspective entièrement différente en matière d'histoire, de mythologie, de technologie et de grammaire ».
Cette langue n'est parlée que par un millier de personnes à peine. Ce qui en fait un langue en danger d'extinction, menacée par l'hindi, le langage national, préféré par les jeunes. Il y a actuellement 6910 langues recensées dans le monde, et une meurt toutes les deux semaines, selon les deux experts, rapporte Reuters.
Constat plus alarmant, la moitié de ces 9 610 langages serait menacée d'extinction, soit par mort de leurs derniers pratiquants, ou par raisons politiques comme la honte ethnique ou la répression gouvernementale. Peut-être un jour un indien reviendra au pays en prévenant ses confrères que le français risque de disparaître au profit du SMS, nouveau dialecte à la syntaxe perturbée.
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