C'est un petit pas pour l'homme, mais un grand pas pour les rêveurs et les amateurs de science-fiction. Si le genre, littérairement, se fait chahuter, c'est certainement parce que la réalité empiète de plus en plus avec les romans les plus fous. L'idée même que l'on expédie des colons dans l'espace, aurait fait sourire voilà quelques décennies. Aujourd'hui, il semble que l'on y pense sérieusement.
Le 29/07/2014 à 18:03 par Florent D.
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29/07/2014 à 18:03
blaster219, CC BY NC ND 2.0
Ils seraient en effet 40.000 disposés à mettre le pied dans un cockpit d'appareils, avec pour perspective d'atteindre quelque chose, là-bas, dans l'espace intersidéral où personne ne vous entend crier quand un Alien baveux débarque. Le projet Perspehone serait une sorte d'utopie grandeur nature : une nef, qui traverserait les étoiles, pour voyager durant un millier d'années.
Dans cette sorte d'Arche de Noé, dont le départ est prévu pour 2100, plusieurs chercheurs britanniques, américains, italiens et néerlandais ont décidé de lancer toute leur énergie. L'objectif est de franchir le système solaire, et de passer au-delà de la frontière connue.
Perspehone ne remonte pas à hier : en août dernier, Rachel Armstrong avait évoqué cette aventure, à l'occasion du Starship Congress. L'idée est simple : faire un navire-spécial vivant, en mesure d'explorer des ressources sur des planètes les plus multiples, explique Chroniques de l'espace temps.
L'idée, plus folle alors, est de considérer qu'aucun des participants de la première génération ne verra l'aboutissement de cette quête. En effet, seule la cinquième génération posera le pied sur ces terrrae incognitae. Il faudra donc faire en sorte que la machine bâtie soit la plus habitable possible, disposant de recoin pour se cacher, d'une intimité - et de tout ce qui est nécessaire actuellement aux humains pour assurer la perpétuation de l'espèce.
Ce qui est par-dessus tout captivant dans cette histoire, c'est que le projet amène les scientifiques à se questionner sur la propre capacité de l'humain à survivre sur sa planète. S'il faut aménager un lieu de vie à même de traverser l'espace, il faut encore prendre en compte les difficultés contemporaines : les anticiper pour un vol interstellaire reviendrait-il à les résoudre sur la Grande Bleue ?
Dans le monde de la SF, les romans racontant des campagnes de terraformation ou de colonisation ne manquent pas. Mais qu'il soit permis au chroniqueur éreinté de partager un peu de ses propres lectures, et de recommander, pour accompagner le sujet, la lecture (ou relecture) de Destination : Vide de Frank Herbert. Cet ouvrage, d'une puissance rare, s'accompagne d'une suite : Incident Jesus.
Tout commence dans une nef, où des voyageurs, lancés à travers le vide, doivent parvenir à concevoir, pour assurer leur survie, et celle des milliers de colons en hibernation, d'un supra-ordinateur. Celui de leur vaisseau a tout simplement rendu l'âme, et voilà que pour les mener à bon port, ils doivent arriver à créer non pas une bête intelligence artificielle, mais une Conscience artificielle, en mesure de se protéger, d'anticiper, de choisir, etc.
Si Incident Jesus est un brin plus longuet (mais Herbert est un auteur qui n'a pas la réputation d'être des plus accessibles), Destination Vide est une merveille, puisant dans les ressources de la psychologie et de la science l'aboutissement d'une nouvelle existence. Voire d'un nouveau type d'existence. A ne pas rater...
D'ailleurs, les voyages dans l'espace savent soulever les foules et l'enthousiasme : Jeff Bezos lui-même s'est mis à faire les poubelles de la NASA, en récupérant de vieilles pièces d'Apollo 11. La conquête de l'espace, pour Jeff Bezos, c'est une vieille histoire : depuis octobre 2012, on sait que la société Blue Origin, montée par Jeff Bezos, réalisait des tests sur la poussée de moteurs de fusée, au Stennis Space Center de la NASA, dans le Mississippi. Un moteur combinant oxygène et hydrogène liquides et qui serait en mesure de propulser des touristes dans l'espace...
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