La dernière intervention de Gérard Depardieu mérite bien un des fromages de notre plateau hexagonal. Car avec cette déclaration assurant que son départ de France n'est pas simplement dû à des questions fiscales, l'acteur a également démontré qu'il connaissait ses classiques.
Le 17/03/2013 à 10:24 par Nicolas Gary
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17/03/2013 à 10:24
En décembre dernier, un coup de sang s'était emparé de l'acteur, qui s'était adressé au premier ministre, Jean-Marc Ayrault, pour qui le départ de Gérard vers la Belgique était « assez minable ». Et l'acteur d'aligner les chiffres, pour justifier un départ, qui plus que bien d'autres avant lui, s'accompagne d'insultes et d'injures, comme jamais personne n'en a enduré, considère-t-il. Ayant travaillé dès l'âge de 14 ans, ce sont 145 millions € qu'il a versés au trésor public en 45 années de travail. « Je ne suis ni à plaindre, ni à vanter, mais je refuse le mot 'minable'. Qui êtes-vous pour me juger ainsi, je vous le demande, M. Ayrault, Premier ministre de M. Hollande, je vous le demande, qui êtes-vous ? »
La France est donc triste, hélas
Et c'est dans une nouvelle déclaration, que l'acteur est revenu sur ses propos - sachant que depuis, les frasques depardiennes ont fait les Unes de la presse, entre le passeport russe et les manifestations d'amitié vis-à-vis de personnages politiques douteux.
« La France est triste et je pense que les Français en ont marre. Le manque de conviction... J'ai l'impression que ces gens (le gouvernement) ne savent pas faire leur métier. Lui (François Hollande), c'est la première fois, il n'a jamais eu de portefeuille de ministre. Il a eu la Corrèze, qui est en déficit... », a pu dégainer Gérard Depardieu, à l'occasion d'une interview sur No Télé.
Eh oui, les déclarations de l'homme qui incarna le Pic et la Péninsule de Cyrano de Bergerac, ne sont pas sans rappeler le poème de Mallarmé, la célèbre Brise Marine :
La chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres.
Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres
D'être parmi l'écume inconnue et les cieux !
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce cœur qui dans la mer se trempe
Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai ! Steamer balançant ta mâture,
Lève l'ancre pour une exotique nature !
Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l'adieu suprême des mouchoirs !
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages
Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots…
Mais, ô mon cœur, entends le chant des matelots !
Faut-il enfin rapprocher toute l'actualité de ce poème, des évasions fiscales et des méthodes aujourd'hui déployées pour parvenir à « fuir, là-bas fuir » et s'assurer des paiements d'impôts moins importants ? Ou du moins « plus raisonnables », comme le souligne Depardieu ?
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