La tradition du pastiche, de la parodie et du sarcasme a toute sa place dans l’industrie du livre. Les plus grands s’y sont risqué, les pires également. À l’ère du net, les outils ne manquent cependant pas pour railler de bon cœur : si la blague est potache, inutile, donc indispensable, impossible de s’en priver…
Le 24/07/2019 à 12:29 par Nicolas Gary
Publié le :
24/07/2019 à 12:29
Quand tu reçois la notif' d'un nouveau post des Kevin - hannaahyoo, CC BY 2.0
Durant les frimas de l’hiver, était apparu un compte Facebook qui a certainement fait grincer quelques dents : Madame Pentecôte La Fermeture, qui n’était pas sans rappeler par contrepoint un éditeur indépendant… Décrite comme une « maison d’édition à fort pouvoir larmoyant, qui sait particulièrement faire des cœurs avec ses doigts », ses publications parodiques ont fait le bonheur de toute l’industrie — le genre de lien que l’on se passe sous le manteau numérique…
Le jeu était poussé bien loin, jusqu’à imaginer d’authentiques faux totebags… en papier.
Hélas, trois fois hélas, coeurs avec les doigts, R.I.P., le compte a décidé de fermer ce 2 juillet. Mais Facebook n’est pas l’unique outil à la mode pour jouer au poil à gratter. Et voici que sont apparus, cette fois sur Instagram, Les Kevin de l’édition. Une tradition dont certains dinosaures du net se souviennent, et qui avait fait miracles et fous rires en 2012.
À l’époque, c’était Tumblr qui faisait le plus facilement office de laboratoire à potacheries : deux sites s’étaient alors montés, De l’édition et De l’édition numérique. En ce temps, le Gif animé avait acquis ses lettres de noblesse et l’on pouvait leur faire dire tout et n’importe quoi. Surtout avec une jolie dose de sarcasme. Le monde de l’édition, et celui alors naissant du numérique en prenaient pour leur grade, velu, velu, velu. Tout le monde en réalité...
Et fort de cet héritage légitimement qualifiable de littéraire, voici que débarquent les Kevin, avec leurs blagues de Gook. Ah, ce doux prénom aux échos multiples… Le principe ne change pas : taper, fort et juste, sur les petites misères de l’édition française, en collant à l’actualité, peu ou prou. Et certaines travers sont intemporelles...
Avec ses 490 abonnés, le compte a fait son apparition le 15 juillet dernier, et le bonheur de ses abonnés – oui, c’est un zeugma. La rentrée littéraire approche, gageons qu’il ne s’agit là que d’un échauffement avant le grand marathon à venir. Toujours avec un sens de l'à-propos, pour dézinguer sans haine ni rage les petits travers de l'industrie.
Car, oui, passer par les réseaux sociaux permet aussi de communiquer des messages dont on aimerait parfois qu’ils soient mieux entendus :
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PS : Allez, on est joueurs. Dites, les Kevin, on vous a trouvé celle-là. On a bien des idées, mais vous en feriez quoi, hein ? #gniarfffff
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