Ça ressemblerait presque à une saga de l'été, que cette exposition consacrée à Camus. Depuis plusieurs mois, on se demande comment diable cette exposition pourra avoir lieu. Déjà, en mai dernier, Catherine Camus, fille du romancier, avait clairement signifié aux organisateurs qu'elle annulait tout, qu'importait l'enjeu. Avant d'y revenir, sur la pointe des pieds.
Le 16/09/2012 à 10:26 par Clément Solym
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16/09/2012 à 10:26
Entre temps, changement de ministre au ministère, et Marseille, capitale culturelle de l'Europe pour 2013, allait bien accueillir l'exposition. Mais ne recevrait pas un centime direct de la rue de Valois, Aurélie Filippetti considérant que le commissaire choisi n'était pas le bon, pour Camus. « 2013 sera une année importante pour cet immense penseur (...). Je regrette l'absence de cette vision de Benjamin Stora. Cela aurait été remarquable », soulignait la ministre, fin août. (voir notre actualitté)
La ministre avait clairement pris plusieurs fois position en faveur de Stora, finalement exclu : « La vraie belle exposition Camus aurait été l'éclairage de Benjamin Stora, qui est à la fois un admirateur de Camus et le meilleur spécialiste de la guerre d'Algérie. Il partage en plus les mêmes paysages que ceux de Camus, le même paysage mental en tout cas. Ça aurait été remarquable. »
C'est qu'entre Benjamin Stora et Michel Onfray, les passes d'armes se sont succédé, et finalement, c'est Onfray qui avait remporté l'affaire. Notez bien que, jusqu'à présent, cette exposition dont on ignore royalement ce qu'elle va présenter au visiteur, fait plus parler d'elle pour ses bisbilles et frictions...
Et dans un tweet, Michel Onfray a tout foutu en l'air...
Michel Onfray ne signera pas la Convention qui aurait fait de lui le Commissaire de l'expo camus à Aix en 2013.
— Michel ONFRAY (@michelonfray) Septembre 14, 2012
C'était un peu court, mais ça met le feu aux poudres. D'abord, parce que la mairie n'était pas informée, ensuite, parce que le philosophe n'a pas dit un mot de plus. Maryse Joissains-Masini, maire d'Aix-en-Provence, risque de tomber de son lit et du balcon. Mais silence radio depuis le réseau social, pas un commentaire de plus sur la question.
Ce sera dans une petite tribune publiée par LeMonde.fr, que Michel Onfray dévoile combien cette ambiance de « pétaudière », lui court sur le haricot. Et les acteurs de cette nef des fous ne manquent pas de couleurs, puisqu'Onfray y a croisé « les egos surdimensionnés, la chiennerie de la politique politicienne, les pathologies mentales, les intrigues de réseaux, le copinage d'anciens combattants d'extrême gauche reconvertis dans l'opportunisme social-démocrate, la morgue de l'impuissance universitaire , la niaiserie d'une ministre confondant usage public des crédits et punition idéologique, la veulerie des institutionnels de la culture , le double langage de l'un, la schizophrénie de l'autre, le tout sur fond de guerres picrocholines organisées et orchestrées par le journalisme parisien... »
Alors bravo pour l'aventure, mais ce sera sans lui, écoeuré par les agitations « nauséabondes », qui tournent autour de cette exposition. « J'avais pour fil conducteur le projet de montrer le trajet rectiligne d'un libertaire au XXe siècle, le combat reste à mener, je le mènerai ailleurs. Pour moi, il y a une vie après Camus... Que mes ennemis se rassurent, ils auront d'autres occasions de me poursuivre de leur haine, je prendrai soin de leur procurer d'autres raisons. »
Pour le moment, impossible d'en savoir plus. Rendez-vous donc lundi pour un nouvel épisode palpitant de cette saga...
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