L’accès à la littérature ou à la documentation dans les établissements pénitentiaires s’avère difficile. Outre la censure de nombreux titres dans les bibliothèques des prisons, les détenus se voient également souvent interdire de recevoir des livres, sous prétexte que ces expéditions alimentent le trafic de drogue ou la livraison d’armes.
Et si le format numérique pouvait alors se positionner comme une solution, nombreuses sont les prisons qui ont décidé de faire payer la lecture des ebooks ou les livres audio. Des titres lourdement facturés qu’il est presque impossible d’acquérir pour les détenus.
Le droit des prisonniers à la lecture se retrouve ainsi régulièrement bafoué, alors même qu’il s’agit d’une pratique souvent considérée comme essentielle pour la réinsertion postcarcérale. Propice à raviver l’imaginaire et la réflexion, le livre représente à la fois un moyen de s’évader, tout en gardant un lien avec le monde.
Une sorte de bouée de sauvetage, derrière les barreaux. « Toutes les privations de la vie moderne en prison sont atroces... mais elles ne sont rien comparé à privation totale de littérature » écrivait Oscar Wilde, lors de son séjour à la prison de Reading, près de Londres.
Face à l’accès limité aux livres dans les centres pénitentiaires, l’interprofession se mobilise régulièrement à travers la planète pour offrir de la lecture. Des initiatives comme « Aux oubliées » ont ainsi vu le jour. Cette opération de solidarité consiste à récolter des ouvrages auprès de lecteurs, avant de les envoyer, dédicacés par leur soin, à des centres pénitentiaires français accueillant des femmes. Des associations comme l’Appalachian Prison Book Project offrent également des livres aux détenus et luttent pour faciliter l’accès aux ouvrages dans les prisons.
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