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Romans, nouveautés : les livres d'Elias Khoury

Depuis plus de quarante ans, Elias Khoury porte une voix qui résonne au-delà des frontières du Liban. Né en 1948 à Beyrouth, il grandit dans une ville marquée par la diversité culturelle et les tensions politiques. Très tôt, il se passionne pour la littérature et les sciences humaines, ce qui l'amène à étudier l'histoire et la sociologie à l'Université libanaise et à l'Université de Paris.

Le 21/09/2023

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Mais Elias Khoury n'est pas seulement un homme de lettres. Engagé dans la vie politique de son pays, il prend part à la guerre civile libanaise, en tant que militant pro-palestinien. Cette expérience, douloureuse mais formatrice, nourrit son œuvre littéraire et sa réflexion sur l'identité, la mémoire et le conflit.

Son premier roman Sur les relations du cercle, parut en 1985, mais l'ouvrage qui attira l'attention fut La Petite montagne, paraît en 1977. Mais c'est avec La Porte du Soleil, publié en 1998, qu'il acquiert une renommée internationale. Ce livre, traduit en plusieurs langues, est une fresque épique qui retrace l'histoire du peuple palestinien à travers le prisme de personnages fictifs et réels.

Elias Khoury ne s'arrête pas là. Éditeur, journaliste et professeur, mais également critique littéraire, il multiplie les casquettes et les engagements. Il enseigna également la littérature arabe à l'Université de New York, durant une dizaine d'années jusqu'en 2021. Il dirigea aussi les pages culturelles de plusieurs journaux.

Il est actuellement rédacteur en chef de la revue Etudes palestiniennes, en édition arabe publiée au Liban. Il tient aussi une chronique hebdomadaire extrêmement suivie dans Asharq Al-Awsat, le journal panarabe de Londres.

Son œuvre, riche et variée, comprend des romans, des pièces de théâtre et des essais. Elle est saluée par de nombreux prix et distinctions, dont le prix Mahmoud Darwich pour la créativité en 2012. Aujourd'hui, Elias Khoury continue d'écrire et de s'engager, toujours avec la même passion pour la littérature et la même soif de justice. Il est une figure incontournable de la scène littéraire arabe et une voix importante dans les débats sur la mémoire, l'identité et la résistance.

Voilà, une plongée dans la vie et l'œuvre d'Elias Khoury, un écrivain qui, à travers ses mots, nous invite à réfléchir et à rêver d'un monde meilleur.

 
 
 
 
 

Extraits

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Littérature arabe

L'Étoile de la mer

En 1963, à l'âge de quinze ans, Adam quitte seul la ville palestinienne de Lydda dans l'espoir d'échapper aux traumatismes qu'il a connus enfant. A travers les vies successives de ce personnage fantasque, hanté par la perte et le déracinement, Elias Khoury poursuit l'exploration de ses thèmes favoris : l'identité, la mémoire, l'amnésie volontaire, la trahison, le rapport entre la Shoah et la Nakba, et celui de la fiction à l'histoire. Un roman épopée qui ravira les lecteurs de "La Porte du soleil".

10/2023

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Littérature arabe

Les enfants du ghetto. Je m'appelle Adam

A New York où il enseigne la littérature arabe, l'auteur dit avoir rencontré un certain Adam Dannoun, mystérieux marchand de falafel israélien ; il aurait réussi à acquérir des cahiers en partie calcinés trouvés dans l'appartement après la mort de ce dernier. Il s'agit de deux romans inachevés. Le premier raconte l'histoire d'un poète arabe de l'époque omeyyade, Waddâh al-Yaman, amant de la femme du calife. Celle-ci le cachait dans un coffre du palais ; l'ayant appris, le calife ordonna de déposer le coffre au fond d'un puits, où le poète mourut noyé sans avoir pu ou voulu prononcer un mot. Le second manuscrit, bien plus ample, se présente comme un récit autobiographique. Il rapporte en détail, en retraçant la destinée d'une foule de personnages, les événements tragiques survenus à Lod en 1948, quand presque tous les habitants de la ville furent expulsés ; ceux qui y étaient restés, dont Adam, encore nourrisson, furent regroupés dans un camp sordide auquel les vainqueurs donnèrent cruellement le nom de ghetto... Dans cette nouvelle approche, après La Porte du soleil, de la Nakba palestinienne de 1948, Elias Khoury aborde des thèmes majeurs comme l'identité, la mémoire, le rapport du roman à l'histoire, mais il se pose surtout, en les croisant, cette question : comment restituer en littérature des crimes dont les victimes se sont murées dans le silence ? Il emprunte pour y répondre plusieurs masques, le dernier étant celui d'un témoin oculaire auquel Adam Dannoun, incapable de raconter lui-même l'épisode le plus monstrueux, demande de le relayer.

02/2018

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Littérature arabe

Sinalcol. Le miroir brisé

Karim Chammas a passé dix ans à Montpellier, où il a fait ses études de médecine avant de se marier avec une Française et de s'installer comme dermatologue. Il avait juré de ne plus remettre les pieds au Liban mais il se décide finalement à accepter la proposition de son frère, Nassim, de prendre la direction de l'hôpital que ce dernier projette de construire. Six mois plus tard, ravagé par sa nouvelle expérience libanaise, il n'a d'autre choix que de revenir en France. Il a appris tant de choses sur l'histoire de sa famille, le projet d'hôpital est tombé à l'eau, ses deux aventures amoureuses ont tourné court et, surtout, il a vu ses anciens camarades de la gauche laïque se complaire dans leurs habits tout neufs d'islamistes obtus. Roman ample, foisonnant d'histoires et de personnages, entremêlant à dessein les temps et les lieux, Sinalcol restitue l'histoire du Liban et des Libanais depuis le début des années 1950. A travers les deux frères quasiment jumeaux, qui se ressemblent physiquement au point de pouvoir jouer l'un le rôle de l'autre, mais qui sont tellement dissemblables par leurs sensibilités politique et sociale qu'ils ne parviennent même pas à se parler, Elias Khoury explore en profondeur les racines d'une guerre endémique qui n'en finit pas de finir.

09/2013

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Littérature arabe

Le coffre des secrets

Trois histoires se croisent tout au long de ce roman, celles de deux hommes et d'une femme. Ibrahim est le dernier rejeton d'une famille qui serait originaire du Hauran, en Syrie, et qui se serait installée dans un village du Sud du Liban avant de se disperser entre Beyrouth et Bogotà, en Colombie. Hanna, lui, est un cordonnier qui habite le même quartier qu'Ibrahim. Il a été affreusement torturé puis condamné à mort pour un crime qu'il n'a pas commis, et c'est le jour même où il devait être pendu que la police est parvenue à arrêter l'assassin. Libéré, il devient trafiquant de haschisch. Quant à la femme, Norma, on apprend qu'elle a couché aussi bien avec Ibrahim qu'avec Hanna et tenté de convaincre chacun d'eux qu'il l'a déflorée le premier... Pour raconter cette histoire – ainsi que celles des vingt ou trente personnages secondaires qui surgissent peu à peu avec leurs petits secrets –, Elias Khoury s'est employé à multiplier les angles d'approche et à recourir à plus d'un narrateur. Et dès que l'un d'eux se confond avec tel ou tel personnage, un autre met en cause la véracité de ce qu'on vient de lire, avant qu'un troisième n'apparaisse pour apporter une précision historique ou pour glisser une anecdote littéraire. De la sorte, le récit s'ouvre sur diverses probabilités, se reprend pratique-ment à chaque chapitre, dévoile certains secrets mais garde le coffre (le Liban sans doute, entre deux guerres civiles) bien scellé... en attendant d'autres révélations.

09/2009

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Littérature arabe

La petite montagne

La "petite montagne", c'est le nom populaire du quartier chrétien Achrafiyé, à l'est de Beyrouth, où a grandi le narrateur qui s'efforce dans la première partie du livre de ressusciter par la mémoire une douceur révolue..., celle du temps d'avant que cinq hommes ne sautent d'une jeep, fusil-mitrailleur à l'épaule, pour interroger sa mère. Comment "dire" Beyrouth dès 1977 (date de la publication au Liban de La Petite Montagne) ? Au chaos des affrontements correspond l'éclatement de la structure narrative. A l'absurde réalité répond l'onirisme d'une écriture qui préfère l'ambition esthétique à toute thèse. Dans un style à la poésie obsédante, Elias Khoury donne à voir les sombres fractures que la guerre civile inflige à un pays, à une ville et à tous ses habitants, même innocents, même extérieurs au conflit.

09/2009

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Littérature arabe

Comme si elle dormait

Une jeune femme beyrouthine des années 1930, Milia, a le don de voir en rêve ce qui est arrivé dans le passé, mais aussi de prévoir l'avenir. Durant trois nuits. ses rêves restituent son histoire d'amour avec Mansour, entre Beyrouth et Nazareth. et la mémoire de leurs familles respectives. On apprend ainsi des bribes de la vie de sa grand-mère, qui recouvre sa virginité après avoir accouché de l'un de ses fils, les aventures de son grand-père avec une Egyptienne, l'étrange mort de son oncle, qui se pend par mégarde à la corde de la cloche de l'église, sa relation à sa mère, entièrement sous la coupe d'une nonne aux nombreux "miracles". En arrière-plan sont esquissées les transformations politiques et sociales que connaît le Proche-Orient entre la fin du XIXe et le milieu du XXe siècle : l'immigration juive en Palestine, l'influence des missions chrétiennes étrangères, l'occidentalisation des mœurs... Elias Khoury fait une grande place à la langue parlée, mais ce texte frappe d'abord par ses références constantes à la poésie arabe classique et à la légende dorée des saints de l'Eglise d'Orient. Vers la fin du roman, le neveu de Milia se tient devant la photographie de sa tante, encore accrochée sur le mur de la maison familiale à Beyrouth, et tente de déchiffrer les quelques mots pâlis, calligraphiés en bas de l'image : "La jeune fille n'est pas morte mais elle dort. " Phrase tirée du Nouveau Testament.

08/2007

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Roman et théâtres

Un parfum de paradis

Pourquoi le corps de Khalil Ahmed Jâber a-t-il été retrouvé nu, au milieu d'un tas d'ordures, en plein centre de Beyrouth ? Pourquoi ce modeste fonctionnaire avait-il quitté son domicile et disparu trois semaines avant sa mort abominable ? Intrigué par ce fait divers, dérouté par les rumeurs qu'il suscite, un journaliste enquête et rassemble les témoignages. La veuve prend la parole, puis un ingénieur, une concierge, un éboueur, un médecin légiste, un étudiant fedayin racontent chacun à leur tour ce qu'ils ont sur le coeur, que cela ait ou pas un rapport direct avec le crime. Car qui pourrait affirmer qu'une atrocité n'est pas liée à une autre, dans une ville où les guerres ne cessent de se succéder ? Avec empathie, tendresse et douleur, Elias Khoury raconte la tragédie d'un peuple et écrit le roman de Beyrouth, ville martyre transformée en décombres sur lesquels plane le souvenir des temps de paix, comme un parfum de paradis...

08/2007

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Roman et théâtres

Le petit homme et la guerre. Le voyage du petit Gandhi

Alice, ancienne prostituée devenue femme de service dans un hôtel de passe à Beyrouth, raconte au narrateur les multiples histoires qui font d'elle la gardienne d'une mémoire collective. Surtout depuis ce jour de septembre 1982 - juste après l'entrée des Israéliens dans Beyrouth - où elle a trouvé dans la rue le corps du cireur de chaussures Abdelkarim, surnommé "le petit Gandhi". Autour de cet homme, de son fils Hosn le coiffeur, de sa fille Soâd la "demeurée", du pasteur Amin qui devint fou, de l'Américain Davis, inconsolable depuis la mort de son chien, de la voluptueuse madame Noha, de l'impresario (le proxénète) Abou Jamil et de tant d'autres se tissent les mille et une nuits des passions humaines - quête de sagesse, mirages d'amour ou de fortune -, qui toutes confluent vers le chaos de la guerre promise.

05/2004

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Littérature arabe

Yalo

Yalo a grandi comme une bête sauvage dans le Beyrouth des années de la guerre civile. Etranger à tout, il se retrouve à défendre un pays qui n'est pas le sien, à l'instar de ses congénères, descendants de la minorité syriaque venue de la Jezireh. Intégré dans un gang sans foi ni loi, vêtu été comme hiver de son long manteau noir, le fusil en bandoulière, il surgit dans les bois parmi les couples qui s'y rencontrent à la faveur de la nuit. Les hommes, effrayés, prennent la fuite en toute hâte, abandonnant leurs compagnes entre ses bras. Jusqu'au jour où il tombe amoureux de l'une de ses victimes qui, lassée de ses assiduités, finit par le dénoncer à la police. Dans l'univers impitoyable de la prison, on torture Yalo pour lui faire avouer des crimes qu'il n'a pas commis. Acculé aux extrêmes limites de la souffrance au point de se dédoubler, il s'extrait de son corps sous la forme d'un aigle, puis d'un spectre qui se pose sur le bord de la lucarne pour assister aux séances de torture que subit son jumeau. Seule la confession qu'il est forcé d'écrire, mais qu'il ne cesse de récrire, lui permet enfin, devenu l'auteur de son propre personnage, de renaître à la vie sous les traits d'un autre - ou du véritable - Yalo...

02/2004

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Littérature arabe

LA PORTE DU SOLEIL

A l'instar des contes de Schéhérazade, il est des histoires qui peuvent sauver la vie. C'est la thérapie mise en oeuvre par le narrateur pour tenter de tirer du coma son père spirituel, héros de la résistance palestinienne. Au chevet du malade dans un hôpital presque désaffecté du camp de Chatila, il raconte les événements de la guerre civile libanaise tout juste achevée, les épisodes marquants de sa propre existence et les itinéraires souvent douloureux d'une poignée d'hommes et de femmes happés par l'histoire après leur expulsion de Galilée en 1948. Dans son ardeur pour ranimer par le souvenir un corps végétatif, c'est tout un peuple qu'Elias Khoury fait vivre sous les yeux du lecteur, dans un roman ample et poignant, considéré unanimement comme le récit par excellence de l'exode palestinien.

04/2003

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