#Essais

Discours de réception du prix Nobel de littérature. Stockholm, 7 décembre 1993

Toni Morrison

Ce texte magnifique est construit sur une allégorie (ci-dessous) qui lui permet de déployer avec une rare poésie l'idée qui traverse toute son oeuvre : nous sommes tous, individuellement et collectivement, responsables de notre relation à l'autre. Il était une fois une vieille femme, fille d'un esclave, sage et aveugle. Au milieu des siens, elle incarnait la loi et la transgression. Un jour de jeunes gens, se méfiant de sa sagesse et pensant qu'elle est une imposteur, vont la voir et la provoquent en lui demandant si dans leurs mains se trouve un oiseau vivant ou mort. Après un long silence, la vieille femme dit ne pas savoir si l'oiseau est vivant ou mort mais elle sait que l'oiseau est dans leurs mains : si il est mort, c'est qu'ils l'ont trouvé mort ou qu'ils l'ont tué, si il est vivant, ils peuvent le tuer. L'histoire est posée, tous les comportements sont possibles. Le discours de Toni Morrison, paru chez Bourgois en 1994, n'est plus disponible. L'éditeur l'a inclu dans le recueil La source de l'amour propre. Ce premier livre accompagne Happy Family de Kathleen Collins. Les deux autrices partagent les mêmes convictions littéraires et politiques. Par ricochet, ce premier livre fait écho : - à Actions scandaleuses et rebéllions quotidiennes de Gloria Steinem pour qui le sexisme est un racisme, et qui a passé partagé sa vie d'activiste auprès de Dorothy Pitman Hughes, avocate afro-amércaine. - et évidemment à Braves bêtes qui déconstruit les schémas de domination.

Par Toni Morrison
Chez Editions du Portrait

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Genre

Histoire littéraire

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trad. Madeleine Nasalik
09/04/2021 56 pages 6,90 €
Scannez le code barre 9782371200265
9782371200265
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