#Essais

Agrégation anglais. Edward Morgan Forster, Howards End (1910) + film Howards End réalisé par James Ivory, Edition 2020

Jean-François Baillon

Comme son titre l'indique, le roman d'E. M. Forster Howards End (1910) est centré sur un lieu symbolique qui concentre les valeurs d'une culture, l'Angleterre édouardienne. Howards End, c'est d'abord un patrimoine, transmis de génération en génération et sur lequel se fondent les valeurs de propriété et de domination sociale et économique. Les questions de classe sont-elles au centre des préoccupations de Forster ? James Ivory, qui réalisa l'adaptation cinématographique en 1990, en était moins convaincu que sa scénariste Ruth Prawer Jhabvala et que son producteur Ismail Merchant. Il préféra s'intéresser à Howards End en tant que foyer d'habitation, et à la façon dont les personnages se situent par rapport à cette problématique. Tandis que la famille Wilcox semble surtout préoccupée du profit qu'il y a à tirer de Howards End, Margaret Schlegel, désignée comme héritière légitime par Ruth Wilcox, l'envisage avant tout comme lieu de vie. Cette discordance de vues exprime un conflit plus vaste dont le présent recueil se propose d'expliciter certains enjeux à travers quelques études ponctuelles. De 1910 à 1990, du roman au film, Howards End devient en quelque sorte le nom d'une utopie : celle d'une Angleterre débarrassée de ses tensions et de ses malaises et pleine des promesses d'un avenir ouvert. Cette utopie rétrospective est peut-être placée sous le sceau de la nostalgie, au bénéfice du décalage temporel qu'autorise le phénomène de l'adaptation cinématographique. Les études réunies ici s'intéressent d'abord à l'entrée dans le récit littéraire, puis examinent l'utopie communautaire esquissée par Forster à travers le langage. C'est ensuite une entrée progressive dans le travail d'adaptation qui est élaborée, dans une série d'études qui commencent par des études comparatives du roman et du film pour ne plus considérer que le seul travail d'Ivory et de ses acteurs selon la perspective des études filmiques. Au croisement de l'esthétique, de la narratologie, des études actorales et des approches socioculturelles, la diversité méthodologique mise en oeuvre fournira aux étudiants des concours l'outillage indispensable à la réussite.

Par Jean-François Baillon
Chez Ellipses

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Editeur

Ellipses

Genre

Anglais apprentissage

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21/08/2019 240 pages 24,00 €
Scannez le code barre 9782340034860
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