Jean-François Mangin est psychologue clinicien, psychothérapeute, thérapeute de famille et formateur. Il exerce, à Paris, au Centre de thérapie familiale Monceau, ainsi qu’à la clinique Dupré – Fondation santé des étudiants de France.
En paraphrasant le titre d’un des premiers films de Woody Allen, nous pourrions répondre : « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les troubles du comportement alimentaire tels que l’obésité, la boulimie et surtout l’anorexie mentale de la jeune fille, sans jamais avoir osé le demander ! »
Robert Pauzé – docteur en psychologie, psychothérapeute, chercheur et enseignant – propose-t-il une approche novatrice d’un trouble aussi singulier que l’anorexie, alors que tant de publications voient le jour sur ce thème, ici en France, en Europe, ainsi qu’en Amérique du Nord ? L’anorexie exerce toujours, aujourd’hui, cette fascination-aversion auprès du grand public, comme auprès des professionnels de la santé, y compris de la santé mentale. Pathologie survenant à l’adolescence, touchant principalement les jeunes filles, l’anorexie apparaît comme une des « figures », si ce n’est La figure au féminin, des pathologies de l’adolescence. Est-il besoin de rappeler que l’anorexie constitue souvent un danger vital ? Est-il besoin de rappeler ce douloureux et embarrassant constat que l’on peut, encore aujourd’hui, mourir lentement d’anorexie, au sein de nos sociétés occidentales qui vantent les vertus esthétiques et narcissisantes du « mincir ».
L’anorexie aurait ceci de singulier qu’elle nous rappellerait qu’une telle exigence de conformité aux standards sociaux et culturels confinerait, ici, à une aliénation du sujet au profit d’une tyrannie de l’image et du paraître. À force de paraître, on finirait alors « par être » plus rien, ni personne !
Il ne s’agit pas ici de désigner la dimension culturelle comme élément déterminant de l’anorexie, mais seulement d’en prendre toute la mesure dans une problématique complexe mettant en jeu et en lien les dimensions individuelle, familiale, relationnelle et sociale. C’est précisément l’approche de cette complexité multisystémique qui constitue la richesse et l’originalité du propos de Robert Pauzé.
Il nous livre ici, avec beaucoup de documentation, de précision et de générosité, le fruit de plus de vingt années de travail clinique et de recherche auprès des jeunes gens, adolescent(e)s, présentant ce type de souffrance. La construction même de cet ouvrage reflète la trajectoire de son auteur, témoignant du souci constant d’associer modèle théorique, pratique clinique et recherche, dans une même cohérence de penser, d’agir et de ressentir. En effet, ce livre débute par une modélisation écosystémique de l’apparition de la conduite anorexique pour aboutir à une proposition thérapeutique, singulière et novatrice, sous la forme d’un protocole d’intervention auprès des adolescentes anorexiques, de leur famille et de leur réseau social de soutien.
Extraits
Commenter ce livre