#Essais

L'Alcoolisme

Laurent Karila

Issues de la tradition ou de l'air du temps, mêlant souvent vrai et faux, les idées reçues sont dans toutes les têtes. L'auteur les prend pour point de départ et apporte ici un éclairage distancié et approfondi sur ce que l'on sait ou croit savoir.

Par Laurent Karila
Chez Editions Le Cavalier Bleu

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Genre

Psychologie, psychanalyse

 

 

 

 

 

Préface

 

 

S’il est bien un domaine où les idées reçues tiennent lieu de connaissance, c’est celui de l’alcool, de sa consommation et des maladies qu’il provoque. Certains ouvrages font sourire et rire grâce aux brèves de comptoir. Ils nous rappellent à quel point la cohabitation de plusieurs consommateurs d’alcool dans un même lieu est propice à l’éclosion d’idées saugrenues ou originales.

Au niveau collectif, il est également fréquent d’entendre, à propos de l’alcool, des approximations érigées en dogmes, des mensonges érigés en théories.

Cet ensemble d’idées fausses ne serait pas si gênant s’il ne contribuait pas à faire de l’alcool un faux ami. Il est bien mieux vu, socialement et – oserions-nous le dire, scientifiquement – de raconter ses dérapages et son amour du vin que de mettre en avant les symptômes de la dépendance et les effets délétères de l’alcool. Il existe donc un rapprochement naturel entre la notion d’idées fausses et l’image sociale de l’alcool.

Point par point, idée par idée, Laurent Karila s’attaque à séparer le vrai du faux et le bon grain de l’ivraie. Il montre, à la lumière des études médicales récentes, à quel point il est facile de se « raconter des histoires ». Il démontre aussi à quel point ces histoires ne résistent pas à la connaissance. Plutôt que d’adopter un ton polémique, Laurent Karila reste médecin, médecin hospitalier et universitaire dans toute l’acceptation du terme, c’est-à-dire ouvert à la souffrance des patients qu’il rencontre et ouvert aussi aux faits les plus récents que lui apprend la littérature internationale.

Le lecteur ne manquera pas de faire avec lui un voyage intéressant. Il ne rencontrera ici ni moralisme ni grandiloquence mais la simplicité évidente des vérités scientifiques, clairement exprimées. Chercheur ambitieux et talentueux dans le champ de l’addictologie, clinicien dévoué, Laurent Karila fait preuve de son talent de synthèse et de pédagogie. Il vous incite à passer de l’autre côté du miroir, au-delà des apparences, des faux-semblants et des fausses idées. N’hésitez pas à le suivre.

 

 

Professeur Michel Lejoyeux

Chef de service de psychiatrie et d’addictologie

hôpital Bichat – Claude Bernard

UFR de médecine – Paris-VII

 

 

 

 

 

 

 

 

« L’alcool, ce n’est pas vraiment une drogue. »

 

 

 

La drogue a fait cent morts en France l’année dernière,

l’alcool cinquante mille ! Choisis ton camp, camarade !

 

Coluche, Revue de presse, 1980

 

 

Avant de chercher à savoir si l’alcool est, en tant que substance addictogène, différent des autres drogues, il nous faut faire le détour par une présentation de la substance responsable du trouble.

« Alcool » provient de l’arabe al kuhl (« l’esprit »), poudre subtile et très fine à base de sulfure d’antimoine. Cette poudre noire, que les femmes grecques et romaines se déposaient sur les paupières, est utilisée depuis l’origine des temps. Les alchimistes adoptent ce terme qui, au sens figuré, signifie « ce qui est subtil », « ce qui cache ». Le mot alcohol, dans la pharmacie ancienne, désignait deux choses : une poudre très fine et l’esprit-de-vin, liquide obtenu par distillation du vin. La lettre « h » disparaît par la suite.

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11/02/2010 127 pages 10,95 €
Scannez le code barre 9782846703017
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