#Essais

Voyages tyranniques, paysages circéens

Encarnacion Medina Arjona

La tentation du voyage obéit parfois à des moments de désespoir profond ou de brusque euphorie qui obligent à sortir, partir, aller, suivre et conquérir les solitudes. Entre l'excellence esthétique et l'excellence morale, le voyageur ressent le rapport entre la fragilité individuelle et la grandeur naturelle ; il éprouve le déchaînement d'émotions intenses et le sentiment du sublime s'impose à lui. Lire la beauté du monde, ses paysages, être en route, s'initier au secret, à la vérité finale ou l'indécision s'il considère le monde comme un texte ne se refermant jamais sur lui-même, voilà ce que le voyageur cherche. Mais les vrais voyageurs, selon Baudelaire (Les Fleurs du Mal, CXXVI) ceux qui approchent "la Circé tyrannique aux dangereux parfums", "de leur fatalité jamais ils ne s'écartent". Le poème est capital par la place que lui donne Baudelaire dans l'édition de 1861, il va conférer un sens à tout le recueil. Baudelaire finit par qualifier d'"amer" ce savoir qu'on tire des voyages. Adolphe de Custine, Nodier, Nerval, George Sand, Alphonse Daudet, Elsa Triolet, Maryse Condé et Tahar Ben Jelloun sont convoqués dans cet ouvrage sur leurs livres de voyage. Le lecteur y trouvera également une Majorque du XIXe siècle à l'arrivée des premiers "touristes", traduite dans des descriptions du paysage méditerranéen redécouvert, d'"Eldorado" de la peinture, du Jardin des Hespérides métamorphosé.

Par Encarnacion Medina Arjona
Chez Editions L'Harmattan

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Critique littéraire

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25/01/2021 170 pages 18,00 €
Scannez le code barre 9782343217055
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