On a souvent écrit à propos de Georges Guingouin qu'il a été le "premier
maquisard de France". Figure majeure de la Résistance, il a en effet, dès la première
heure, donné bien du fil à retordre à l'occupant et au pouvoir de Vichy. Personnage
hors normes, communiste lucide qui n'a pas obéi aux diktats de son parti, ce rebelle
du 18 juin 1940 a tout de suite envisagé la guérilla alors que le PCF tentait de pactiser
avec l'ennemi. Et plus tard, en juin 1944, lorsque la hiérarchie lui intima l'ordre
d'attaquer la garnison de Limoges, une fois encore, Georges Guingouin refusa pour
éviter à la ville un sort dramatique.
À plusieurs reprises et avec un singulier acharnement, le parti communiste tenta de lui
faire payer le prix de cette indépendance d'esprit et d'action. Pendant la guerre, on
essaya de l'exécuter. Devenu, à la Libération, maire de Limoges, Guingouin demeurait
un insoumis et, en 1952, il fut exclu du Parti selon les procédés les plus bas de la
tradition stalinienne. Curieusement, on déterra à cette époque une sordide affaire de
droit commun, dont on s'efforça de lui faire endosser la responsabilité. On l'emprisonna
et, le 23 février 1954, dans une cellule de la prison de Brive, on tenta de l'assassiner
et de faire croire à son suicide.
Après avoir frôlé la mort en prison et connu l'univers psychiatrique, Georges Guingouin
fut totalement innocenté en 1959 par la Chambre des mises en accusation de
Lyon. Il restait à élucider ce qui fut bien, dans l'encre et le sang mêlés, "l'affaire Guingouin".
Michel Taubmann s'y est appliqué au terme d'une enquête scrupuleuse de sept
années. Il livre ainsi ici « la véritable histoire du premier maquisard de France ».
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