#Roman étranger

Oeuvres en prose. Récits et essais

Rainer Maria Rilke

Dans sa remarquable préface, Claude David émet l'hypothèse que l'ouvre toute entière de Rilke s'édifie sur une absence, celle de la mère. Il va radicalement à l'absence, c'est-à-dire à la mort qui « mûrit en nous comme un fruit ». Car la mère, qui n'est même pas morte (si on peut dire), s'est absentée et la retrouver, c'est l'halluciner. Ainsi s'ouvre le temps et l'ouvre s'inaugure. Par des spectres, qui donnent à voir l'invisible. On sait que le Golem erre dans Prague comme Rilke ne cessera d'errer à la recherche de fantômes qui habilleraient la disparue. « Même Dieu, évoqué presque à chaque page, ce Dieu sans passé, sans tradition, sans contour, sans dogme, n'est guère différent d'une absence. Et les choses elles-mêmes ne sont à leur tour qu'un masque et qu'un décor » note Claude David. Comme les anges dans les églises baroques de Prague, elles sont suspendues dans le vide qui seul leur donne un sens. Dans ce « manchon de néant, à revêtir des déguisements et des masques, soudain on ne se reconnaît plus. Ce n'est jamais la chose, ni l'être que l'on trouve, mais seulement son image, sa représentation ». Le deuil, pour s'apaiser, cherche une relique : l'ouvre comme ombre portée de la mère ?

Par Rainer Maria Rilke
Chez Editions Gallimard

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09/11/2000 1234 pages 63,00 €
Scannez le code barre 9782070112555
9782070112555
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