Belo horizonte
Cyril Torrès
Le narrateur, on devrait plutôt dire les restes fracassés du narrateur, corps répandu, membres et dents, en franges de partout s'étalent sur 250 mètres. Toute son iconographie à même le bitume nécessiterait, pour établir son contour, un long travail de recoupement du genre modèle à monter soi-même. Un terrible accident de voiture : Voilà ce qui arrive à ceux qui se penchent, attirés par la fente... L'histoire résulte d'une traction d'inattention. Elle déroule en vrac les images d'une vie, impatiences saisies au vol, scandées sur fond d'injonctions, de colères politiques, de réprimandes, de variétés françaises et de bulletins météorologiques, d'amour aussi. Dans tout ça, deux mauvaises nouvelles : La première, c'est qu'en effet tout défile très vite et on vous réclame des comptes à l'agonie. La seconde, de loin la plus mauvaise, c'est que la scie stupide et lancinante que vous fredonniez au moment du choc, et dont vous n'arriviez pas à vous défaire, ne vous quitte pas : Même mort.
20/03/2002
189
pages
10,50
€
Extraits
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