#Essais

Opéra. Eros et le pouvoir Monteverdi. Berg

Dominique Jameux

Eros mène le monde. La Femme est pour l'homme un bien si précieux qu'il n'est pas d'entreprise qui le fasse reculer pour la trouver ou la retrouver. Orphée n'est pas seulement le Héros du premier opéra (Monteverdi, 1607), mais le modèle de tous les teneurs (ténors) de cette souveraine (soprano). Il dispose pour cette entreprise d'un talisman, lyre ou flûte (enchantée), et surtout de son chant, bien utile pour affronter le Pouvoir (Pluton, et d'autres) qui se dressent contre lui. Quand le Héros est infidèle à Eros, c'est qu'il a reconverti son désir en Volonté de puissance. Eros est subjugué par Kratos. Le héros d'opéra (Wotan de Wagner !), comme le quidam de tout temps, n'y gagne pas au change. Lorsque le héros est une héroïne, l'opéra change de sens. Il raconte alors le destin d'une séductrice, bientôt destructrice des Hommes qui la courtisent, et enfin détruite par le cours même de sa vie. Elle s'appelle Carmen, Traviata, ou Lulu. Ou Poppée. A Orfeo répond Wozzeck : héros infortuné, durée courte, personnel réduit, unité de ton. C'est le triomphe du classicisme. De même, Lulu répond à Poppée : destin de séductrice destructrice, durée longue, personnel nombreux, ruptures de ton, rebondissements multiples : l'émergence du modèle baroque. Monteverdi, Berg. L'alpha et l'omega d'une certaine histoire de l'opéra.

Par Dominique Jameux
Chez Fayard

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Editeur

Fayard

Genre

Musique, danse

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26/09/2012 200 pages 19,00 €
Scannez le code barre 9782213671048
9782213671048
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