Les organisations professionnelles de salariés traversent une phase difficile. Le compromis social établi à la Libération se rompt sous la pression d'un triple processus, la fin de la croissance keynesiano-fordiste, l'affaissement des Weltanschauungen contestatrices du libéralisme, la banalisation de la forme syndicale en raison de son succès même.
Les tendances structurelles sont infléchies par les aléas circonstanciels. Dans le cas français, le syndicalisme a été affaibli par l'arrivée de la gauche au pouvoir. Ce qui était initialement attendu comme une chance s' est retourné en facteur supplémentaire de dévalorisation. L'intervention de la crise a freiné la conflictualité de 1981 à 1986. L'arrivée de nouvelles composantes telles SUD ou la FSU traduit à la fois les blocages existant au sein du système syndical représentatif et l'émergence de pratiques et de problématiques neuves et inchoatives.
La conclusion met l'accent sur la diversité des possibles. Le syndicalisme français, en dépit de l'existence d'un épais terreau revendicatif, est susceptible de disparaître s'il ne réussit pas sa transformation.
Celle-ci peut prendre trois aspects, régulateur, revendicatif ou transformationnel. Rien n'est encore joué.
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