La crémation. Le cadavre et la loi

Dieu dit au premier homme : à la sueur de ton visage tu mangeras du pain jusqu'à ce que tu retournes au sol d'où tu as été tiré ; car poussière tu fus et poussière tu reviendras ! Mais de quelle poussière s'agit-il ? Poussière de terre ou poussière de feu ? Quel est le sens de la crémation en Occident ? Y répondre conduit à se demander ce qu'est un cadavre. Faut-il considérer qu'il possède encore une personnalité ou bien qu'il acquiert le statut de chose hors commerce au sens de l'article 1128 du Code civil ? Ne faut-il pas établir un statut intermédiaire de " personne inanimée " ? Le civiliste ne s'est pas prononcé sur sa condition, dans la mesure où il n'a pas, en prinicipe, à entrer sur la scène de la vie juridique. Or, avec l'avancée des sciences, on constate que le cadavre et a fortiori le vivant entre dans le commerce national et international. Dans cette optique, l'étude du rituel de la crémation à travers ses aspects juridiques, historiques et anthropologiques permet une meilleure compréhension et donc un consensus sur ces délicats problèmes médicaux, éthiques et politiques. Il faut bien considérer que la protection post-mortem est un problème crucial des années à venir ; car se déterminer sur le statut légal du corps qui meurt revient à protéger le vivant des atteintes portées à son intégrité. Le traitement du cadavre ne soulève pas une problématique sur la mort, mais sur la vie. Le mort saisit vif, il tranche la question du respect de la dignité humaine, qui n'est pas une relation d'appropriation mais la potentialité d'être considéré comme autre chose qu'une simple apparence.