#Essais

Ces livres qu'on ne lit que d'une main. Lecture et lecteurs de livres pronographiques au XVIIIe siècle

Jean-Marie Goulemot

A travers la littérature érotique du XVIIIe siècle, on se propose de répondre ici à une question simple : pourquoi le livre pornographique fait-il naître dans le corps de son lecteur un désir que ce même livre ne peut satisfaire ? Machine à produire le désir de jouissance par des artifices d'écriture, le livre érotique gagne un pari qui est celui de toute littérature romanesque : faire prendre le leurre pour la réalité, la proie pour l'ombre. Dans cet essai, on a tenté d'expliciter ce mode de fonctionnement exemplaire et cet effet radical de lecture. Parce que toujours approché dans le secret, le livre pornographique doit se désigner vite et bien pour ce qu'il est, montrer clairement ses promesses. On a pris en compte ses techniques d'appel : page de titre, illustrations, frontispice... Quant au texte, il est décrit comme captivant et fascinant son lecteur. Car il ne s'agit pas de se prendre pour le héros ou l'héroïne, mais d'être conduit comme eux à éprouver le plaisir. Le récit pornographique va, de fait, installer son lecteur dans une position de voyeur-spectateur ici longuement analysée. Il reste donc à prendre la littérature pornographique au sérieux, car elle représente peut-être le modèle caché de toute littérature narrative.

Par Jean-Marie Goulemot
Chez Minerve

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Editeur

Minerve

Genre

Critique littéraire

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01/02/1994 185 pages 18,60 €
Scannez le code barre 9782869310711
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