#Essais

La figure du monde. Pour une histoire commune de la littérature et de la peinture

Annie Mavrakis

Le sort de la peinture importe depuis toujours aux écrivains, qui n'ont jamais interrompu leur dialogue avec les tableaux. L'oeuvre des plus grands d'entre eux, de Diderot, de Balzac, de Zola ou de Proust, en témoigne parmi d'autres. Mais depuis le XIXe siècle ce dialogue est devenu problématique car la fiction et la représentation, qui définissaient pour la littérature et la peinture un espace d'échange et de partage, ont été progressivement évacuées des oeuvres plastiques. Pourtant, alors que les peintres s'engageaient dans un processus d'autonomisation toujours plus radical de leur pratique, leurs anciens partenaires au sein de l'ut pictura poesis ont su maintenir vivante l'histoire commune des deux arts ; ils n'ont renoncé ni à ce que la peinture pouvait leur apporter (un mode spécial d'accès au visible, la conscience aussi des limites de leur propre outil), ni au rôle qu'ils pensent avoir à jouer dans l'avenir de la peinture. Ce livre aura atteint son but s'il parvient à faire entendre leur voix, mais aussi celle des écrivains de notre temps qui, s'appuyant notamment sur des artistes intempestifs comme Hopper, Giacometti, Bacon ou Balthus, ont compris que la survie d'une peinture ayant affaire au monde et au sens était nécessaire. D'Artaud à Bonnefoy, de Genet à Leiris, Handke ou Michon, ils nous invitent à reprendre confiance dans l'art. Ecoutons-les car leurs interventions, apparemment dispersées et vagabondes, se répondent et convergent de plus en plus vers un même espoir de voir revenir les peintres au sein de l'espace commun des arts.

Par Annie Mavrakis
Chez Editions L'Harmattan

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Critique littéraire

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01/10/2008 301 pages 28,00 €
Scannez le code barre 9782296065956
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