#Roman étranger

Cobra

Severo Sarduy

Deux récits se répondent dans ce roman, qui est celui de la transformation. Cobra est, dans le premier, reine du Théâtre lyrique de Poupées, une schola de travestis parisiens : la conversion de son corps est sa compulsion, sa "passions. Rituel dont on chercherait en vain l'équivalent en Occident : mais dans la dévotion et la rigueur avec lesquelles, pendant des jours entiers, se transforment les acteurs des théâtres religieux hindous, vénérés ou craints, même hors de scène, dès qu'en possession de leurs attributs. C'est sous les auspices d'une Senora issue de la Célestiue ou de Goya, de Pup — naine blanche (étoile refroidie) contestatrice et grognonne, double miniaturisé de Cobra — et d'un docteur tangérois amateur de graphes, qu'a lieu la métamorphose. Dans le second récit, Cobra quitte le drugstore pour être initié par une bande de garçons fétichisés (Tundra, Scorpion, Totem, Tigre), circulant librement entre notre banlieue et des paysages de rouleaux chinois, le trafic des drogues et la pratique rigoureuse des mandalas. Traçant, entre ici et là, les idéogrammes de la parole, de l'érotisme, de la magie et de la mort. Les funérailles de Cobra seront célébrées dans un souterrain humide d'Amsterdam, parmi la crapule, selon les rites réveillés du Livre thibétain des Morts. Cobra : serpent des Indes, groupe de peintres et anagramme de trois villes européennes, se faire payer, nom d'un travesti célèbre, sexe, et comme dit Philippe Sollers : la boca obra.

Par Severo Sarduy
Chez Seuil

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Editeur

Seuil

Genre

Littérature étrangère

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trad. Philippe Sollers
01/04/1972 170 pages 9,40 €
Scannez le code barre 9782020015882
9782020015882
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