La mensongère
Geneviève de Dietrich
Ils marchaient l'un derrière l'autre sur la route bordée de pommiers, elle derrière, pour être un peu cachée si par hasard une voiture était venue en face : avec sa robe relevée, elle n'était pas si fière, on devait lui voir la culotte. Seraient-ils grondés pour s'être trempés, ou félicités pour leur butin ? Lazlo et les ramasseurs de bois seraient peut-être déjà rentrés de la forêt, et aussi les élagueurs qui avaient emmenés Miraldo et Kore avec eux ; ils revenaient généralement plus tôt que pour le ramassage des betteraves ou des pommes de terre. Mais rien à voir, comme se vantait grand-père Pantch, avec l'ancien temps où il cassait les cailloux pour empierrer les chemins. En tout cas, ils ne seraient pas réprimandés pour leur retour tardif : on n'était pas dimanche, ils ne risquaient pas de rater le goûter avec les chants et les danses. La nuit tombée, on grillerait les marrons sur le feu. La bonne odeur chaude parfumerait l'atmosphère de tout le campement, les voisins s'approcheraient, et les cousins, on rirait en se brûlant le bout des doigts, trop pressés de décortiquer ces friandises farineuses sous leur dorure.
Par
Geneviève de Dietrich
Chez
Editions de La fontaine secrète
Editeur
Genre
Littérature française
01/11/2016
304
pages
20,00
€
Extraits
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