Prologue
« Un, deux, trois… J’y vais ! » annonce Guillaume, comme s’il s’agissait de plonger dans une piscine. Armé d’un cahier neuf – destiné en principe au cours de physique – et d’un stylo-bille, il se met en condition. Il réfléchit, cherche des idées… et n’en trouve pas. Son cerveau refuse de fonctionner. Ne serait-ce pas ça le « vertige de la page blanche » dont parlent tous les auteurs ? Écrire… écrire… c’est bien joli, mais quoi ?
« Faut que tu parles d’Ida ! » affirme Doudou.
« IDA » écrit Guillaume en majuscules, comme titre. Il souligne : ça fait toujours gagner du temps.
« Voilà. Qu’est-ce que je fais après ? »
Gudule, La Bibliothécaire,
© Édition Le Livre de Poche Jeunesse, 2007.
Dans le roman de Gudule, Guillaume a toutes les peines du monde à écrire l’histoire qu’il a si bien su raconter de vive voix : ses fautes d’orthographe et ses maladresses la rendent incompréhensible. Quant à la mystérieuse Ida dont il aimerait bien écrire l’histoire, elle cherche un grimoire qu’il faut posséder pour devenir écrivain. Elle imagine un livre aux vertus puissantes, capable de donner le génie de Victor Hugo à celui qui le détient. Or, ce grimoire se révèle être un simple cahier aux pages encore blanches. Pas de magie à espérer, pas d’incantations à proférer : pour devenir écrivain, il faut simplement se mettre à écrire.
Si le langage SMS des textos, les courriels, l’utilisation des sigles nous éloignent aujourd’hui de la rédaction, l’apprentissage de l’expression écrite reste un objectif majeur dans les programmes scolaires et on attend des étudiants, qu’ils choisissent la voie générale ou professionnelle, qu’ils sachent s’exprimer en respectant l’orthographe, la syntaxe et la ponctuation quand ils rédigent des lettres de motivation, des rapports de stage, des résumés, des dissertations.
Autant avouer dès maintenant que ce mémo n’aura, c’est à craindre, pas plus de puissance magique que le grimoire du roman de Gudule. Mais contrairement au grimoire, il n’abandonne pas son lecteur désappointé au vertige de la page blanche : ses pages sont remplies de conseils qui, à défaut de donner au lecteur le génie de Victor Hugo, l’aideront au moins à acquérir des méthodes utiles pour s’exprimer avec clarté et précision et, pourquoi pas, dans un style personnel.
Le premier chapitre de ce mémo propose une série d’exercices d’écriture courts pour s’échauffer et essayer divers outils de la langue : il s’agit de s’habituer à manipuler les mots, de découvrir les figures de style, les différents genres littéraires, de savoir choisir les bons outils en fonction du texte à rédiger, de l’effet à produire. Le deuxième chapitre rappelle l’utilité d’un brouillon et donne des conseils pour l’élaborer et s’en servir pour une relecture efficace. Le troisième chapitre présente des sujets de rédaction, avec explication et corrigés. Le dernier chapitre montre comment rédiger une réponse à une question de compréhension en construisant des phrases complètes, en citant le texte correctement.
Extraits
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