#Roman francophone

Fifty shades Tome 3 : Cinquante nuances plus claires

E.L. James

La rencontre d'Ana Steele et de Christian Grey, chef d'entreprise ambitieux mais tourmenté, les a précipités dans une histoire d'amour torride qui a irrémédiablement bouleversé leurs existences.Ana a toujours su que ses amours avec son Cinquante Nuances seraient orageuses : leur vie commune pose des défis que ni l'un ni l'autre n'avaient envisagés. Ana doit apprendre à partager le style de vie opulent de Grey sans sacrifier sa propre intégrité ou son indépendance ; Grey doit surmonter son obsession de tout contrôler, et exorciser les horreurs qui le hantent.Enfin réunis, ils ont tout : l'amour, la passion, l'intimité, la richesse et une infinité de possibles.Mais alors même que la vie les comble, le malheur et le destin conspirent pour plonger Ana dans le pire des cauchemars.

Par E.L. James
Chez Jean-Claude Lattès

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Genre

Littérature érotique et sentim

Par les interstices du parasol en raphia, je contemple le ciel bleu de la Méditerranée en poussant un soupir de satisfaction. À côté de moi, Christian est allongé sur son transat. Mon mari – mon beau mari sexy, torse nu, vêtu d'un short découpé dans un jean – lit un essai qui prédit l'effondrement du système bancaire occidental. Ça doit être fascinant : je ne l'ai jamais vu aussi immobile. On dirait un étudiant plutôt que le P-DG de l'une des plus importantes entreprises privées des États-Unis.

Nous en sommes à la dernière escale de notre lune de miel, et nous nous prélassons sur la plage du Beach Plaza Monte Carlo, bien que nous n'habitions pas l'hôtel : nous dormons à bord d'un yacht de luxe, le majestueux Fair Lady, construit en 1928. Christian l'adore – je le soupçonne d'avoir envie de l'acheter. Ah, les garçons et leurs joujoux...
Tout en écoutant le mix « Christian Grey » sur mon nouvel iPod en somnolant sous le soleil de fin d'après-midi, je repense à sa demande en mariage dans le hangar à bateaux. Il me semble encore sentir le parfum des fleurs des champs...

— On se marie demain ? murmure doucement Christian à mon oreille.
Assouvie par notre étreinte passionnée, je suis allongée en travers de sa poitrine sous la charmille du hangar à bateaux.
— Mmm.
— C'est oui ?
— Mmm.
— Non ?
— Mmm.
Je devine qu'il sourit.
— Mademoiselle Steele, ne seriez-vous pas incohérente, par hasard ?
Je souris à mon tour.
— Mmm.
Il éclate de rire, me serre tendrement dans ses bras et m'embrasse sur la tête.
— Alors demain, à Las Vegas ?
Je relève la tête, à moitié assoupie.
— Ça m'étonnerait que mes parents soient d'accord.
Il effleure mon dos nu du bout des doigts.
— Qu'est-ce que tu préfères, Anastasia ? Las Vegas ? Un grand mariage avec tout le tralala ? Dis-moi.
— Pas un grand mariage... Rien que la famille et les amis.
Je lève les yeux vers lui, émue par la prière muette qui brille dans ses yeux gris. Qu'est-ce qu'il veut, lui ?
Il hoche la tête.
— D'accord. Où ?
Je hausse les épaules.
— On pourrait faire ça ici, propose-t-il.
— Chez tes parents ? Ça ne les embêterait pas ?
Il glousse.
— Ma mère serait folle de joie.
— Alors d'accord. Ça fera plaisir à mes parents.
Il me caresse les cheveux. Plus heureuse, ce n'est pas possible.
— Bon, on a décidé où. Maintenant, quand ?
— Tu devrais quand même poser la question à ta mère, non ?
Le sourire de Christian s'efface.
— Je lui laisse un mois, pas plus. J'ai trop envie de toi pour t'attendre plus longtemps.
— Christian, tu m'as déjà. Tu m'as depuis un bon moment. Mais va pour un mois.
J'embrasse sa poitrine, d'un baiser doux et chaste, et je lui souris.
La voix de Christian me réveille en sursaut
— Tu vas brûler.
— Je ne brûle que pour toi.
Je suis maintenant allongée en plein soleil. Avec un petit rire ironique, il tire sur mon transat pour le remettre à l'ombre du parasol.
— Vous voici à l'abri du soleil méditerranéen, madame Grey.
— Je vous sais gré de votre sollicitude, monsieur Grey.
— Tout le plaisir est pour moi, madame Grey, et il ne s'agit pas du tout de sollicitude. Si tu prends un coup de soleil, je ne pourrai pas te toucher.
Il hausse un sourcil, les yeux pétillant d'humour, et je fonds.
— Mais je crois que tu le sais, et que tu te moques de moi.
Je feins de m'étrangler.
— Je ferais ça, moi ?
— Oui. Et souvent, encore. Ça fait partie des nombreuses choses que j'aime chez toi.
Il se penche pour m'embrasser et mordille ma lèvre inférieure.
— Tu veux bien me remettre de la crème solaire ?
— Madame Grey, c'est un sale boulot, mais c'est une offre que je ne peux pas refuser. Assieds-toi.
J'obéis. De ses doigts forts et souples, il m'enduit méticuleusement de crème.
— Tu es vraiment ravissante. Qu'est-ce que j'ai de la chance, murmure-t-il tandis que ses doigts effleurent mes seins.
— Oui, en effet, monsieur Grey.
Je lui adresse un regard pudique.
— Madame Grey, la pudeur vous va bien. Retourne-toi, je veux te faire le dos.
Je m'exécute en souriant. Il détache le haut de mon bikini hors de prix.
— Tu dirais quoi, si je me mettais seins nus comme les autres femmes sur la plage ?
— Je dirais non, répond-il sans hésiter. Déjà que ça m'ennuie que tu sois presque nue en public... (Il se penche pour me souffler à l'oreille.) Ne joue pas avec le feu.
— C'est un défi, monsieur Grey ?
— Non. C'est un ordre, madame Grey.
Je soupire en secouant la tête. Ah, Christian... mon Christian possessif, jaloux, maniaque du contrôle.
Lorsqu'il a terminé, il me donne une claque sur les fesses.
— Ça ira comme ça, jeune fille.
Je fronce les sourcils. Il ricane.
— Tout ça, ce n'est que pour mes yeux, madame Grey.
Il me donne une autre claque sur les fesses et s'assoit sur son transat pour répondre à son inséparable BlackBerry.
Ma déesse intérieure ronronne. Ce soir, nous pourrions peut-être concocter un spectacle rien que pour ses yeux ? Elle glousse d'un air coquin en haussant un sourcil. Je souris en reprenant ma sieste.
— Mademoiselle ? Un Perrier pour moi et un Coca light pour ma femme, s'il vous plaît. Et quelque chose à manger... je peux voir la carte ?
Mmm... La voix de Christian m'a réveillée. L'œil mi-clos, je constate qu'il m'observe tandis qu'une jeune femme en uniforme s'éloigne en portant un plateau ; sa queue-de-cheval blonde et aguicheuse oscille dans son dos.
— Tu as soif ? me demande-t-il.
— Oui, fais-je d'une voix ensommeillée.
— Je pourrais te regarder toute la journée. Tu as sommeil ?
Je rougis.
— Je n'ai pas beaucoup dormi la nuit dernière.
— Moi non plus.
Il sourit, pose son BlackBerry et se lève. Son short lui descend un peu sur les hanches comme j'adore, ce qui dévoile l'élastique de son maillot. Il retire son short et ses tongs.
— Tu viens nager ?
Il me tend la main tandis que je le contemple, ébahie par tant de beauté.
— Tu viens nager ? répète-t-il, amusé.
Comme je ne réponds toujours pas, il hoche lentement la tête.
— Je crois que tu as besoin d'être réveillée.
Soudain, il se jette sur moi et me soulève de mon transat, ce qui m'arrache un cri d'étonnement. Je hurle :
— Christian ! Lâche-moi !
Il glousse.
— Je te lâcherai dans l'eau, bébé.
Plusieurs vacanciers nous observent avec cette expression à la fois intéressée et perplexe, typique des Français, tandis que Christian m'emmène vers la mer en riant. Il s'avance dans les vagues et je m'accroche à son cou.
— Tu n'oserais pas, dis-je en tentant de me retenir de rire.
Il sourit largement.
— Ana, mon bébé, tu n'as donc rien appris, depuis le temps qu'on se connaît ?
Il m'embrasse ; j'agrippe ses cheveux pour le retenir en lui rendant son baiser. Il inspire brusquement et s'écarte, le regard méfiant.
— Tu essaies de faire diversion ? me souffle-t-il.
Il s'enfonce lentement dans l'eau fraîche et limpide, m'entraînant avec lui tandis que ses lèvres retrouvent les miennes. J'oublie vite la fraîcheur de l'eau dans les bras de mon mari.
— Je croyais que tu voulais nager ?
— Tu me déconcentres, dit Christian en effleurant ma lèvre inférieure avec ses dents. Mais je doute que les braves gens de Monte Carlo aient envie de voir ma femme dans les affres du plaisir.
Je mordille l'arête de sa mâchoire. Sa barbe me pique la langue. Je m'en fous, moi, des braves gens de Monte Carlo.
— Ana, gémit-il.
Enroulant ma queue-de-cheval autour de son poignet, il tire doucement dessus pour me faire renverser la tête en arrière et exposer ma gorge, avant de semer des baisers de mon oreille à mon cou.
— Et si je te prenais dans la mer ? souffle-t-il.
— Vas-y.
Christian s'écarte pour m'observer d'un regard à la fois tendre, troublé et amusé.
— Madame Grey, vous êtes aussi impudique qu'insatiable. Quel monstre ai-je donc créé ?
— Un monstre à ta mesure. Tu me voudrais autrement ?
— Je te veux de toutes les manières possibles, tu le sais bien. Mais pas ici. Pas en public.
Il désigne la plage d'un signe de tête. Effectivement, plusieurs vacanciers ont cessé d'affecter l'indifférence pour nous observer avidement. Soudain, Christian m'attrape par la taille et me lance dans les vagues. Je m'enfonce jusqu'au sable avant de refaire surface, hilare, en toussant et en recrachant de l'eau. Je l'éclabousse ; il me rend aussitôt la pareille.
— On a toute la nuit devant nous, lance-t-il en souriant comme un idiot. À plus, bébé.
Il plonge et ressurgit un mètre plus loin avant de s'éloigner de moi en nageant le crawl.
Grr ! Quel allumeur ! Je protège mes yeux de ma main en visière pour le suivre du regard, puis je regagne la plage à la nage. Nos consommations sont arrivées. Je me réinstalle dans mon transat pour siroter mon Coca light. Christian n'est plus qu'un point lointain à l'horizon.
Tiens, et si j'en profitais ? Je m'allonge sur le ventre et retire mon haut de bikini pour le lancer sur le transat de Christian d'un geste désinvolte. En voilà, de l'impudeur, M. Grey. Et toc ! Je ferme les yeux et laisse le soleil réchauffer ma peau... réchauffer mes os, et je me laisse dériver en repensant à mon mariage.

— Vous pouvez embrasser la mariée, annonce le révérend Walsh.
J'adresse un sourire radieux à mon mari.
— Enfin, tu es à moi, me chuchote-t-il en me prenant dans ses bras pour m'embrasser chastement sur la bouche.
Je suis mariée. Je suis Mme Christian Grey. Je suis ivre de bonheur.
— Tu es belle, Ana, ajoute-t-il, le regard débordant d'amour... et de quelque chose de plus sombre, de plus sexuel. Ne laisse personne d'autre que moi te retirer cette robe, compris ?
Quand ses doigts effleurent ma joue, mon sang s'embrase. Il fait comment, avec tous ces gens qui nous regardent ? Je hoche la tête en espérant que personne n'a pu l'entendre. Heureusement, le révérend Walsh, discret, a reculé d'un pas. Je jette un coup d'œil à la foule en tenue de cérémonie... Ma mère, Ray, Bob, les Grey, tout le monde applaudit – même Kate, ma demoiselle d'honneur, superbe en soie rose pâle à côté du témoin de Christian, son frère Elliot qui, pour une fois, a l'air très chic. Tous arborent des mines réjouies, sauf Grace qui sanglote élégamment dans un délicat mouchoir blanc.
— Prête à faire la fête, madame Grey ? murmure Christian en me souriant timidement.
Je fonds. Il est sublime dans son smoking, avec son gilet gris argent et sa cravate assortie.
— Plus que jamais.
Je souris béatement.

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trad. Denyse Beaulieu
06/02/2013 600 pages 17,00 €
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