#Roman francophone

Cosmos et libre arbitre. Voyage au coeur de la condition humaine

Fabian Daurat

Ce texte qui n'entre dans aucune case, s'attaque à trois thèmes majeurs : hasard, liberté et Dieu. L'ensemble repose sur la science du vingt-et-unième siècle, vulgarisée pour l'occasion. Elle fournit l'essentiel de l'argumentation, prolongée par une créativité rigoureusement rationnelle. On y démontre l'impossibilté formelle, et du hasard, et de la liberté, qui coulent de la même source irrationnelle. Le libre arbitre est la plus profonde et puissante illusion du règne humain, il est démonté jusqu'au dernier atome. Quant à Dieu, c'est bien simple, voila le concept redéfini de A à Z pour croyants, athées et agnostiques, ressuscité de façon visionnaire. Bon voyage !

Par Fabian Daurat
Chez Les Editions du Net

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Genre

Littérature française

Préliminaires

Le mot Cosmos, jeté sur papier ou écran, est aussi connoté qu’un parfum entêtant exhalé de son flacon.
On y voit les vapeurs épaisses d’une effusion mystique, les volutes d’une révélation beatnik, des vaisseaux spatiaux traversant les galaxies de Star Trek ou Wars.
Ne dit-on pas « être dans le Cosmos » pour évoquer un état lointain sans rapport avec la réalité ?
Le Cosmos, je viens vous l’offrir à portée de main, en révéler tout le concret et la substance.
Il n’est rien de moins que notre habitat, on veut le connaître comme on veut connaître notre Terre et son système solaire.
Son exploration est infiniment riche qui recèle matière à repenser la vie, l’Homme, Dieu, le hasard et la nécessité c’est à dire la liberté et la fatalité.
Je viens avec de nombreuses propositions à prendre ou à laisser, demeure la réalité de cet édifice prodigieux, réalité que je m’applique de toutes mes forces à respecter scrupuleusement et revendiquer.
J’essaie de m’adresser au plus grand nombre, une bonne partie de ce texte consiste en tentative de vulgarisation mais il y a des limites à la possibilité de simplifier le complexe.
Ce n’est pas pour tous les cerveaux.
Il faut essayer et si ça ne marche pas tant pis, j’ai fait le maximum.
Celles et ceux qui sont en mesure d’aborder ces concepts en auront pour leur argent, en particulier lors des désaccords profonds quasi inéluctables devant la singularité de mon propos.
Ma démarche est hors normes parce que je ne suis ni astrophysicien, ni physicien, ni biologiste ni philosophe, je ne suis scientifique ni de formation ni d’emploi, je ne le suis que par la force des choses, pour nourrir et orienter ma réflexion.
En m’emparant de la science comme je le fais ici, je transgresse un tabou.
Le profane n’a pas le droit de s’aventurer sur de tels territoires, la science ne le tolère pas et me l’a déjà fait savoir.
Je ne peux pas comprendre parce que je ne suis pas qualifié et mon arrogance est insupportable.
Je suis coupable d’hérésie.
J’exerce, à leurs yeux, tel un médecin usurpé dans son arrière-cour.
Pourtant je ne fais qu’une seule chose : dire ce qui me brûle les lèvres.
Les moyens intellectuels dont je dispose sont limités, je suis bien obligé de l’admettre, ne serait-ce que par mon absence totale d’érudition.
Il est vrai que n’ayant pas étudié ces sciences dont je m’empare mes capacités de compréhension sont très réduites, il est bien des terrains auxquels elle n’a pas accès.
NDLR : Ce paragraphe est un ajout à posteriori :
Quelques personnes me font l’amitié de commenter mon texte avant propulsion.
Mon ami me dit que je fais preuve ici de fausse modestie.
C’est l’occasion d’affirmer que la modestie est nécessairement fausse.
Seule vaut l’humilité.
Elle est lucidité.
Si je suis fort je me dis fort, si je suis faible je me dis faible.
Je suis extrêmement faible c’est la stricte réalité.
Ma vie, vous le constaterez si vous venez un jour à la connaître, est une ruine.
Je n’ai accès qu’à un fragment de science, d’intelligence et de compétence.
Simplement, c’est le bon.
Réuni avec l’énergie du dernier désespoir.
C’est pourquoi je suis allé à l’essence de l’essentiel et me propose de vous le restituer.
Après tout on me reconnaît le droit d’affirmer que nous tournons autour du soleil plutôt que l’inverse, pourtant que me permet-il de le revendiquer puisque je n’en ai fait aucune observation directe, puisque je ne sais pas lire les équations qui le prouvent ?
Je suis faible mais pas un abruti.
Bien que formé à l’école de la République de troisième zone dans les années 80 et 90, la curiosité m’a toujours poussé à apprendre et comprendre tout, tout le temps.
Le jazz et la java
Je me suis tourné vers la musique après le bac.
Je l’ai étudiée et exercée à un haut niveau, dans une discipline particulièrement cérébrale, la guitare jazz.
Comment ça n’a rien à voir ? La musique, plus encore qu’un art sachez-le, est une science.
L’improvisation avec d’importantes contraintes de temps et d’harmonie requiert des stratégies cognitives complexes et avancées.
Il ne s’agit pas de barboter avec trois accords ni d’interpréter une oeuvre aussi complexe soit-elle.
L’improvisation est une composition instantanée (et la composition une improvisation travaillée). En jazz elle se rapproche de la complexité de l’harmonie classique, depuis Bach jusqu’au romantisme, le rythme en sus, des plus ardus qui soient.
Ce dernier paramètre étant particulièrement gourmand en ressources cérébrales dans sa fusion avec l’harmonie, bien qu’inscrit dans le corps et la sensation physique.
Le jazz est, au monde, la discipline qui implique la plus grande collaboration entre intellect et affect.
Je crois comprendre que mes facultés cérébrales ainsi développées sont impliquées dans la réflexion qui me conduit à vous ici.
Bien que je n’aie pas étudié comme un savant, j’ai exercé mon intellect à même hauteur.
J’ai conscience de la substance que je manipule et de l’écueil de l’illusion, de la satisfaction, de l’ignorance, de la facilité et de l’orgueil.
La méthode et le chemin
J’ai lu Edgar Morin, la Méthode. Il a été mon unique professeur lorsque je me suis tout entier tourné vers la philosophie et la science.
Chacun sait que l’on n’en trouve pas de meilleur pour accéder à la complexité, dont je me revendique.
Je propose un tissage de créativité et de rationalité.
Il faut être complètement idiot pour ne pas comprendre que non seulement il n’y a pas d’incompatibilité entre la créativité et la rationalité, mais encore que leur collaboration constitue le mélange explosif dans le moteur à découvrir, inventer, explorer, élucider.
Qu’est-ce que la rationalité ? Cela va au-delà de la logique, en quelque sorte son squelette. Cela signifie que les choses ont un sens dans leur relation les unes avec les autres. Qu’il s’en dégage une cohérence.
La rationalité sans imagination ne permet que de comprendre ce qui a déjà été compris, l’imagination sans rationalité ne sert qu’à la littérature, mais en imposant la rationalité à l’imagination, on crée science et connaissance.
Je revendique un respect absolu de la rationalité, au centre de ma démarche.
Les hypothèses que je formule, les propositions que j’avance peuvent trouver écho ou non, convaincre ou pas mais elles sont absolument rationnelles, je mets au défi quiconque de révéler le contraire.
Créatives, mes hypothèses le sont juste un petit peu, une petite dose, une pincée, un souffle… Pour obtenir le Cosmos dont je viens vous parler.
A peine créatives car la réalité telle quelle est époustouflante, qu’y a-t-il à inventer face à pareille perspective que nous offre la physique et l’astrophysique en ce XXIe siècle ?
Il n’y a qu’une chose à faire : décrypter.
Enfin, dernier renseignement avant lancement de la fusée, le procédé rhétorique, le cheminement que j’emprunte est absolument anti-académique et signe ma profanité la plus profonde.
Au lieu, comme il convient, de développer d’abord et d’arriver à la conclusion ensuite, j’avance constamment jeu ouvert, montrant ce que je vois avant d’expliquer comment et pourquoi.
J’énonce avant d’expliciter, développer, étayer.
Et puis je me répète pas mal chemin faisant car chaque élément s’éclaire à chaque étape.
Je fais des incursions de type « voici quelque chose que nous verrons plus tard ».
Je ne sais pas écrire autrement et même comme ça j’ai du mal. Quel effort herculéen à ma petite échelle.
Mais je fais une promesse : l’ensemble est excellemment cohérent.
Il faut accepter de cheminer dans mes idées puisque ce sont elles qui imposent le chemin. Aussi chaotique puisse-t-il être, le fil conducteur, têtu, réunit tous les éléments à chaque étape.
Oh et puis j’utilise beaucoup de majuscules. C’est parce que, nous le verrons, il est des Particules qui ne peuvent être que majuscules.
I : Cosmos versus Univers
Cosmos est issu du Grec ancien kosmos dont la signification tourne autour de l’idée d’ordre, de monde et d’Univers.
Cela me permet un premier éclaircissement en guise d’entrée en matière :
le mot « Univers » est à oublier.
L’Univers est un terme qui ne signifie rien, où alors quelque chose dont on n’a pas le début du commencement de la moindre idée.
L’Univers exprime la nécessité d’être un et indivisible, une entité globale qui regrouperait l’éventuel infini de l’Espace, du Temps et de la « matière ».
Le Cosmos, un cocon géant, est limité en Temps, en Espace et en « matière ».
C’est un macrocosme.
Actuellement la science est plus orientée vers un Multivers que vers l’Univers, notamment à travers la théorie des cordes, construction théorique mathématique invraisemblablement complexe et obscure à laquelle personne ne semble rien comprendre même pas ceux qui la pratiquent.
Mais elle existe et suggère l’existence d’une infinité de « dimensions parallèles » qui détruisent « l’Univers » donc, au profit d’un Multivers.
Je suis convaincu, en ce qui me concerne, que notre Cosmos cohabite avec des milliards d’autres.
Comme un arbre ne fait qu’appartenir à une forêt.
Mais cela ne m’importe en aucune manière pour la simple raison que notre Cosmos est si vaste, si dur à explorer en soi, que je n’ai aucune énergie à consacrer à l’inconnaissable.
Nous n’évoquerons donc ici ni Univers ni Multivers, mais garderons à l’esprit la possibilité de ce dernier.
Le premier préjugé concernant le Cosmos est déjà balayé dans l’introduction ; le temps et l’espace, nous a-t-on appris, sont infinis.
On l’a longtemps et beaucoup pensé, depuis la Grèce antique jusqu’à nos jours.
Aujourd’hui la science s’accorde à donner le point de départ du Temps, le fameux Big Bang.
Elle prévoit aussi une fin à la « matière » même si elle reste évasive.
On sait que le désordre est censé gagner la guerre contre l’ordre et que toute « matière » a vocation à se dissiper dans le chaos et le néant.
Quant à l’Espace, ai-je bêtement appris, comme tout le monde je crois, de la bouche de quelque instituteur, il serait infini.
Je n’ai eu accès au démenti que très longtemps plus tard.
D’abord la physique dans sa lettre et son esprit exclue l’infinité des données qu’elle traite et manipule.
Croire en l’infini, c’est s’extraire de la science cela ne peut donc se faire que sans moi.
Si une forme ou une autre d’infini existe à la fin des fins elle n’est pas de notre Cosmos, c’est à dire pas de notre monde.
Ensuite les travaux de Jean-Pierre Luminet, un astrophysicien qui ont emporté mon adhésion le prouvent.
Il formule une hypothèse que je retiens, aux côtés de Marc Lachièze-Rey, sur l’architecture, la morphologie du Cosmos.
Il explique que de puissantes distorsions du Temps et de l’Espace conduisent à une géométrie différente de celle que l’on connaît, mais que la morphologie globale du Cosmos ressemble à une sorte de boîte sphérique à multiples facettes.
Bien qu’ils ne soient pas isolés, ses travaux ne trouvent pas l’écho qu’ils méritent.
Ce que je constate en tout cas c’est qu’à défaut d’adhésion massive peut-être, dans la communauté scientifique, nul ne s’aventure à contredire son hypothèse, solidement construite.
Je la valide sans scrupule.
Ainsi, ni le temps ni l’espace ne sont infinis au sein du Cosmos, le voilà qui prend Corps.
C’est quelque chose qui a un début et une fin dans le Temps et l’Espace, constitué d’une quantité de « matière » limitée, c’est donc un objet et nous allons pouvoir l’appréhender.

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07/11/2019 13,00 €
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