#Roman francophone

Histoire d'une femme libre

Françoise Giroud

« Eté 1960. Françoise Giroud vient de subir le plus grand échec de son existence : sa mort. De nombreux verrous bloquant la porte de sa chambre, une dose plus que létale de poison avalée, le téléphone débranché, elle avait tout prévu... sauf que deux solides gaillards iraient jusqu'à défoncer une cloison pour l'arracher à un coma déjà profond. Il lui faudra vivre. Plaquée par Jean-Jacques Servan-Schreiber, sa passion, et virée de L'Express, ce journal de combat qu'ils avaient fondé ensemble, en brave petit soldat, elle repart pour la guerre avec la seule arme dont elle dispose : sa machine à écrire ». Alix de Saint-André. Après sa tentative de suicide, Françoise Giroud écrivit Histoire d'une femme libre, récit autobiographique, dont Alix de Saint-André a retrouvé le manuscrit qu'on croyait détruit. On y retrouve la voix d'une femme d'exception, complexe, lucide, et formidablement courageuse. Au milieu d'une vie tourmentée, elle dresse à la point sèche le portrait des mondes et des hommes qu'elle a croisés.

Par Françoise Giroud
Chez Editions Gallimard

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Genre

Littérature française

 

 

 

 

 

 

Préface

 

 

En cet été 1960, Françoise Giroud vient de subir le plus grand échec de son existence : sa mort. De nombreux verrous bloquant la porte de sa chambre, une dose plus que létale de poison avalée, le téléphone débranché, elle avait tout prévu afin que la nuit du 11 mai soit vraiment sa dernière… Sauf que deux solides gaillards iraient jusqu’à défoncer une cloison dans le mur pour l’arracher à un coma déjà profond. Furibarde, après avoir essayé de recommencer à l’hôpital avec des couverts mal adaptés, détestant l’amateurisme autant que le ridicule, elle doit se résoudre à accepter sa défaite. Il lui faut vivre.

Plaquée par Jean-Jacques Servan-Schreiber, la passion de sa vie, et virée de L’Express, ce journal de combat qu’ils avaient fondé ensemble, en brave petit soldat, elle repart pour la guerre avec la seule arme dont elle dispose : sa machine à écrire.

Seule, au soleil de la Méditerranée, dans un état épouvantable, convalescente et ravagée, elle s’arrache un texte qu’elle qualifiera, quarante ans après, de « hurlant » et « sauvage », ajoutant : « J’ai eu conscience qu’il ne fallait pas publier cela, qu’il ne faut pas toujours rendre public ce qu’on écrit… » Elle ne changea pas d’avis.

Dans ses livres ultérieurs, revenant sur cet épisode, elle expliqua son suicide par sa rupture, une « séparation intolérable », et cette rupture par le désir de Jean-Jacques d’avoir des enfants. Sa première femme, Madeleine, étant stérile, et une méchante opération empêchant Françoise de lui donner d’autre progéniture que cet enfant de papier, il l’avait quittée pour épouser une jeune fille, Sabine. Et comme, un an plus tard, Jean-Jacques avait rendu à Françoise sinon son amour, du moins la garde de leur petit en la réinstallant à la tête de L’Express, l’affaire semblait classée.

Quant au texte « sauvage » de l’été 1960, avait-il seulement existé ? Sa fille, Caroline Eliacheff, se revoit à Capri, où elles avaient atterri toutes les deux au mois d’août, en hélicoptère, dans un hôtel chic, avec Françoise, toujours arrimée à sa machine. Âgée de treize ans, elle l’avait lu en cachette…

Florence Malraux, en revanche, était une lectrice tout à fait officielle. Françoise gardait une totale confiance dans le jugement critique de sa collaboratrice partie travailler dans le cinéma, et l’avait invitée dans sa maison de Gambais, à soixante kilomètres de Paris, où elle s’était réfugiée ensuite avec sa sœur, pour solliciter son avis. Elle ne fut pas déçue du voyage : Florence trouva le texte impubliable et le lui dit franchement. Françoise accepta son verdict sans protester, et leurs excellentes relations n’en furent pas affectées — tout comme elle conserva intacte son amitié au regretté François Erval, futur éditeur, arrivé, paraît-il, aux mêmes conclusions… Sur le fond de l’histoire, les souvenirs de Florence sont aussi flous que ceux de Caroline, mais sur la forme, elle reste formelle : le texte était mauvais. Sans qualités esthétiques, gênant, indiscret…

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17/01/2013 248 pages 18,50 €
Scannez le code barre 9782070138401
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