#Imaginaire

L'Epouvanteur : Tome 1, L'apprenti Epouvanteur ; Tome 2, La malédiction de l'Epouvanteur

Joseph Delaney

I – L'apprenti Epouvanteur. Thomas Ward est le "septième fils d'un septième fils". Il possède un don particulier pour voir et entendre ce que le commun des mortels ne voit ni n'entend. Il entame donc son apprentissage auprès de l'Epouvanteur John Gregory. Tom doit apprendre à tenir les spectres à distance, entraver les gobelins, empêcher les sorcières de nuire... Cependant, il libère involontairement Mère Malkin, une sorcière maléfique que l'Epouvanteur gardait enfermée depuis treize ans au fond d'un puits, et l'horreur commence... II – La malédiction de l'Epouvanteur. L'Epouvanteur et son apprenti, Thomas Ward, se sont rendus à Priestown pour y achever un travail. Dans les profondeurs des catacombes de la cathédrale est tapie une créature que l'Epouvanteur n'a jamais réussi à vaincre. On l'appelle le Fléau. Tandis que Thomas et John Gregory se préparent à mener la bataille de leur vie, il devient évident que le Fléau n'est pas leur seul ennemi. L'Inquisiteur est arrivé à Priestown. Il arpente le pays à la recherche de tous ceux qui ont affaire aux forces de l'obscur ! Thomas et son maître survivront-ils à l'horreur qui s'annonce ?

Par Joseph Delaney
Chez Bayard

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Editeur

Bayard

Genre

12 ans et +

1

Un septième fils

 

Lorsque l’Épouvanteur se présenta, le jour commençait à baisser. Une longue et dure journée de travail s’achevait et je m’apprêtais à souper. – Vous êtes bien sûr que c’est un septième fils ? demanda-t-il en m’examinant d’un air dubitatif.

Papa acquiesça.

– Et vous étiez vous-même un septième fils ?

Papa hocha de nouveau la tête et se mit à danser nerveusement d’un pied sur l’autre, éclaboussant mon pantalon de boue et de purin. Sa casquette trempée dégoulinait. La pluie n’avait pratiquement pas cessé depuis un mois. Les arbres commençaient à bourgeonner, mais le printemps tardait à venir.

Mon père était fermier, comme son père avant lui. Et le premier souci d’un fermier est de conserver ses terres. Pas question de les partager entre ses enfants ! Les parcelles se réduiraient à chaque génération jusqu’à ce qu’il n’en reste rien. Un père lègue donc sa ferme à son fils aîné et place les autres en leur trouvant autant que possible un bon métier.

Mieux vaut donc être bien vu du voisinage ! Si on possède une grosse ferme et qu’on ait confié au forgeron de nombreux travaux, il accepte parfois un apprenti. Cela fait déjà un fils de casé.

J’étais le septième enfant, et toutes les possibilités avaient été épuisées. En désespoir de cause, papa envisageait de m’envoyer comme apprenti auprès de l’Épouvanteur. C’était du moins ce que je croyais comprendre. J’aurais dû me douter que maman était derrière tout ça...

Maman était derrière beaucoup de choses. Longtemps avant ma naissance, c’était son argent qui avait payé notre ferme. Comment mon père, un septième fils, aurait-il pu se permettre une telle dépense ?

Maman n’était pas d’ici. Elle venait d’un pays au-delà de la mer et, en l’écoutant attentivement, on remarquait sa façon particulière de prononcer certains mots.

N’allez pas imaginer qu’on voulait me vendre comme esclave ou quelque chose de ce genre ! J’en avais plus qu’assez des travaux de la ferme, de toute façon. Et ce que les gens d’ici appelaient la « ville » n’était qu’un hameau perdu au milieu de nulle part. Je n’avais aucune envie d’y passer le reste de mes jours. Donc, dans un sens, je ne détestais pas l’idée de devenir épouvanteur. C’était probablement plus intéressant que de traire les vaches et d’épandre le fumier. Seulement, ce n’était guère rassurant. Je devrais apprendre à protéger les fermes et les villages de créatures qui surgissent à la faveur de la nuit ; affronter goules, démons et autres monstruosités serait mon lot quotidien. Car telle était la tâche de l’Épouvanteur, et j’allais, semblait-il, devenir son apprenti.

– Quel âge a-t-il ? demanda l’Épouvanteur.

– Il aura ses treize ans en août.

– Pas bien grand pour son âge... Il sait lire et écrire ?

– Oui, répondit papa. Il connaît même le grec. Sa mère le lui a enseigné, et il le parlait quasiment avant de savoir marcher.

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trad. Marie-Hélène Delval
07/06/2017 704 pages 14,90 €
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