#Essais

La France pour la vie

Nicolas Sarkozy

"Si ce livre a un sens, peut-être une utilité, c'est que le moment était venu de la clarté. J'ai voulu faire cet effort d'aller chercher, au fond de moi, ma vérité sur mes erreurs comme sur mes réussites. Je veux vous dire, sans façon, sans artifice, ce que j'ai vraiment fait, et ce en quoi je crois pour l'avenir. Le seul verdict qui m'importera vraiment sera le vôtre, celui des lecteurs de tout horizon politique que je cherche moins à séduire qu'à inciter à comprendre la complexité des situations et l'enchaînement des événements. Je connais la terrible crise de confiance que suscitent la politique et les politiques. Je ne veux en aucun cas m'exonérer de ma part de responsabilité personnelle dans cette situation. Mais peut-être verra-t-on dans cet exercice d'écriture une exigence d'authenticité pour rétablir la confiance. Mission impossible ? Peut-être. Mais au moins me serai-je exposé personnellement et aurai-je essayé. Cela fait bien longtemps que j'en avais envie. Chaque fois, je trouvais "une mauvaise raison" de me dérober. Pas le moment. Pas le temps. Pas l'envie. Aujourd'hui, j'ai franchi le pas. Je ne le conçois que face à face. C'est à vous que je veux parler."

Par Nicolas Sarkozy
Chez Plon

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Editeur

Plon

Genre

Actualité et médias

L’archer est un modèle pour le sage.Quand il a manqué le milieu de la cible,il en cherche la cause en lui-même.

Voici un peu plus d’une année que je suis revenu dans la vie politique. Je sais que nombre d’observateurs avisés, et même de mes amis, se sont interrogés sur la pertinence de ce choix. Qu’allait-il faire dans cette galère ? Jamais personne n’a réussi un tel retour ! Pourquoi ferait-il demain ce qu’il n’a pas fait hier ? Que signifie ce besoin de revanche ? Je pourrais continuer la litanie de tout ce qui a été écrit ou dit. La liste est longue. Et, au final, je comprends que ces interrogations soient soulevées. Toutes d’ailleurs ne sont pas sans fondement, et méritent que je m’y arrête. C’est justement l’objet de ce livre qui doit me permettre de parler aux Français comme je ne l’ai jamais fait. Leur parler d’une partie du passé que nous avons vécu ensemble, du présent et de ses contingences, et surtout de l’avenir. Celui de notre pays, celui de chaque Français, celui de leurs enfants. De ce que nous avons collectivement à redouter et de ce que nous pouvons espérer. Car j’ai la conviction que, malgré les immenses difficultés auxquelles nous sommes confrontés, il y a encore à espérer et à croire dans le futur. La France n’est pas fichue. La France n’est pas finie. La France n’est pas qu’une nostalgie.

Dans ces pages, j’ai mis toute mon expérience de la vie et de la politique. J’ai essayé de ne pas biaiser, de ne pas mentir, d’aller au bout de tout ce en quoi je crois, d’être le plus sincère possible sur le jugement que je porte sur moi-même, sur les uns et les autres, et sur les idées que je voudrais voir triompher de toutes mes forces. Pour ce combat, mon énergie demeure intacte.

 

Ce livre n’est pas une déclaration de candidature à la prochaine élection présidentielle. Il est trop tôt. Il n’a pas davantage vocation à traiter toutes les thématiques de la campagne de 2017. Ce dont je suis certain en revanche, c’est qu’il faudra que l’alternance ait lieu. Et si ce n’est pas nous, ce sera, hélas, la présidente du Front national. L’enjeu est donc historique, tant l’exaspération, le désespoir et la colère peuvent pousser une majorité de Français vers le pire.

 

**     *

 

Il y avait trois raisons à mon retour en politique. Tout d’abord, la France qui subissait les coups d’une politique socialiste qu’aucun autre pays européen n’a eu à connaître avec un tel aveuglement. Le seul chiffre des 48 milliards d’augmentation d’impôts subie depuis 2012 donne le vertige. Quelle économie à travers le monde pouvait résister à une telle charge ? Ensuite, le Front national dont l’influence ne faisait que croître pour atteindre des niveaux inimaginables. Songeonsque, dans le seul département du Vaucluse, c’est près d’un électeur sur deux qui a voté, lors des dernières régionales, pour Marion Maréchal-Le Pen, c’est-à-dire contre tous les autres. Enfin, ma famille politique qui menaçait d’imploser à la suite de l’affrontement sans merci entre François Fillon et Jean-François Copé. Pas de leader, pas de ligne, pas d’unité. Juste le choc quotidien des ego et des haines. Tout le monde voulait devenir président à tout prix, personne n’en avait, pour le moment, la légitimité. Comment dans ces conditions pouvais-je me laver les mains des événements qui allaient survenir ? Un pays qui va dans le mur. Une extrême droite conquérante. Une opposition sans organisation et sans règles. Telles étaient les trois variables de l’équation qu’il me fallait tenter de résoudre durant cette année passée.

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25/01/2016 260 pages 18,90 €
Scannez le code barre 9782259248945
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