#Essais

Le Beau, l'Art et l'Homme. Emergence de l'esthétique

Henry de Lumley

En fabriquant des outils, en accédant au langage articulé, en s'affranchissant progressivement des contraintes de la sélection naturelle, l'homme a donné toute liberté à son imagination, à ses rêves et à ses émotions. Peu à peu, la conscience du beau s'est imposée à lui, avec l'acquisition de la notion de symétrie, l'émergence du sens de l'harmonie, puis l'apparition de la parure, de l'art mobilier, de l'art pariétal, et même de la musique... Le sens de la beauté est une des aspirations les plus profondes de la nature humaine à la recherche de la transcendance. Mais quand, et comment, ce sentiment de la beauté émerge-t-il ? Qu'elle est la signification du beau ? Peut-il y avoir une beauté en mathématique ? Quelles ont été les grandes étapes de l'évolution de l'art préhistorique ? De l'art médiéval ? Qu'est-ce que le " Beau idéal " ? Peut-on avoir une émotion esthétique ? Que signifie le beau dans l'art contemporain ? C'est à ces questions essentielles que répondent Henry de Lumley et son équipe, composée d'historiens, de physiciens, de mathématiciens, d'artistes, de philosophes et de théologiens. Cet ouvrage, tiré d'un cycle de conférences tenu au Collège des Bernardins, est une grande synthèse qui bouscule les interprétations dominantes sur l'idée de beauté.

Par Henry de Lumley
Chez CNRS

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Editeur

CNRS

Genre

Philosophie

 

 

Introduction

 

par
Père Thierry de L'ÉPINE,
Conseiller à la Direction du Collège des Bernardins

 

La mission du Collège des Bernardins s'inscrit dans la vision prophétique du Cardinal Jean-Marie Lustiger, poursuivie par son successeur le Cardinal André Vingt-Trois. Les questions anthropologiques, dans un dialogue ouvert « Sagesse chrétienne – Raison » avec les divers acteurs et disciplines de la société, sont au cœur de nos propositions de formation, nos travaux du Pôle de Recherche, nos débats et nos événements artistiques dans une quête du Bien, du Beau et du Vrai : « D'où vient l'homme ? Quel est-il aujourd'hui ? Quel homme voulons-nous faire advenir ? »

En s'adressant au Monde de la Culture, lors de l'ouverture du Collège des Bernardins, le 11 septembre 2008, le Pape Benoît XVI rappelait la vocation de ce lieu culturel et spirituel magnifique, édifié en 1248 par les fils de Saint Bernard, plus précisément par Étienne de Lexington, moine cistercien, Abbé de Clairvaux : lieu d'étude, de recherche, de dialogue et d'ouverture avec les courants intellectuels, culturels et spirituels en pleine effervescence à Paris et en Europe : « Quaerere Deum ».

Alors, aussi nécessaires à la formation, la réflexion et au débat que peuvent l'être les scientifiques, les philosophes, les théologiens et les acteurs de la vie politique et sociale, les artistes contemporains ont toujours eu ici leur place, certes à équilibrer avec discernement, mais en cohérence avec l'ensemble de la programmation.

À la lumière de la Parole de Dieu et de la Tradition de l'Église, l'artiste, d'hier à aujourd'hui, est un guetteur de l'humain, de ce qui libère ou détruit l'homme. Par ses créations, l'artiste observe et trouve, dans le réel, la faille qui invite à mieux voir et entendre : il éveille ou réveille nos consciences, car le réel de l'humain n'est pas exclusivement dans ce que nous voyons ou nous entendons. Il interroge la beauté qui est secrète, ni un pur esthétisme, ni un miroir de nos désirs, mais mystère. L'artiste s'essaie à dévoiler ce mystère en rendant présente l'indicible plénitude, en faisant parler la chair humaine avec ses contradictions, ses espoirs et ses désenchantements. Leur démarche ne donne pas, d'abord, à penser mais à vivre. Les artistes contribuent, dans l'écriture qui est la leur, à mettre en lumière « la vérité », les diverses réalités de l'existence humaine qui traversent nos sociétés. Avec eux, le non-dit devient parole dans un message autre que conceptuel, alliant le visible de la chair humaine et l'invisible de son âme.

Dans sa lettre aux artistes, le 21 novembre 2009, le Pape Benoît XVI, à la suite de son prédécesseur le Bienheureux Jean-Paul II, écrivait :

« Une fonction essentielle de la beauté créatrice, déjà évidente chez Platon, consiste à donner à l'homme une secousse salutaire qui le fait sortir de lui-même, l'arrache à la résignation, au compromis avec le quotidien, le fait souffrir aussi comme un dard qui blesse, mais précisément aussi le réveille en lui ouvrant à nouveau les yeux du cœur et de l'esprit, en lui mettant des ailes, en le poussant vers le haut, le transcendant. »

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24/04/2014 221 pages 20,00 €
Scannez le code barre 9782271080790
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