Introduction. Un métier mal connu
Ni tout à fait nouveau ni très ancien, le métier de conseiller conjugal et familial [1] est à la fois globalement identifié et encore flou et mal connu. La discrétion s’explique, au moins en partie, par son histoire et par sa diversification. En effet, cette fonction s’ancre à la fois dans une forte évolution du contexte socioculturel et dans une grande diversité de références théoriques, de cadres, de pratiques, de statuts.
De plus, plusieurs questions apparaissent concernant aussi bien la fonction de conseil que la relation aux couples et aux familles.
La double qualification de « conjugal et familial » interroge d’autant plus que ces deux réalités ont fortement évolué lors des dernières décennies. Quelles en sont alors les articulations et les modalités d’action ?
Les questions portent également sur la fonction de conseil. S’agit-il de donner des conseils, par exemple selon la version moderne du consultant qui vient en expert poser son diagnostic, conseiller et proposer des actions ? N’est-ce pas davantage la référence à la notion anglo-saxonne de counselling ? Qu’en est-il des références, des pratiques et des enjeux ?
Le contexte français est très spécifique par rapport aux autres conseillers européens ou américains. D’abord parce que la fonction a émergé non seulement comme accompagnement des couples et familles mais surtout, dans un contexte très conflictuel, autour des questions de contraception et d’interruption de grossesse.
Aux missions d’écoute, de counselling à destination des couples et des familles, se sont ajoutées celles d’information sur la vie sexuelle et de prévention des risques.
De plus, l’emploi de la majorité des conseillers conjugaux et familiaux en Centres de planification et d’éducation familiale (CPEF) est aussi très spécifique dans les missions comme dans le cadre institutionnel.
Globalement, les conseillers conjugaux et familiaux sont très actifs mais très peu visibles même s’ils apparaissent çà et là dans quelques films américains. En France, ils sont souvent utilisés mais mal connus et reconnus.
Cet ouvrage se propose donc d’être un outil modeste et limité mais spécifique, en proposant des références historiques, cliniques, pratiques et bibliographiques pour l’exercice du conseil conjugal et familial.
Notes du chapitre
[1] ↑ Nous utilisons le masculin pour ce métier pourtant très féminisé depuis ses origines, d’abord par correction grammaticale, même si la syntaxe française se montre sexiste, mais aussi parce que ces dernières années, de plus en plus d’hommes entrent dans cette profession.
Extraits
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