#Roman jeunesse

Le trésor Blackthorn

Kevin Sands

1665. La peste noire a déjà tué plus de 30000 personnes à Londres, où Christopher Rowe vit seul dans son officine d'apothicaire, depuis la mort de son maître. La mort rôde à chaque coin de rue et les charlatans pullulent, profitant de la panique qui s'est emparée de la population. Melchior, un prophète charismatique, prétend pouvoir prédire où la mort frappera la prochaine fois. Un apothicaire affirme quant à lui avoir trouvé un remède à cette terrible maladie. Et bientôt, Christopher et son ami Tom se retrouvent mêlés à une sombre et terrible conspiration...

Par Kevin Sands
Chez Bayard

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Editeur

Bayard

Genre

Lecture 9-12 ans

LUNDI 31 AOÛT 1665

CHAPITRE UN

 

 

JE VIENS DE FAIRE UNE DÉCOUVERTE : LES piquants du hérisson sont hautement inflammables.

Ma toute dernière expérience ne visait pas à vérifier cette propriété. Certes, comme l’affirmait maître Benedict, on ne sait jamais ce qui peut conduire à une avancée scientifique. Mais à la manière horrifiée dont Tom observait les flammes qui dévoraient le hérisson empaillé posé sur le rebord de la fenêtre, je me pris à penser qu’il s’agissait moins d’une avancée que d’un recul.

Il faut dire à ma décharge que je n’avais nullement l’intention de mettre le feu à Harry. Tom, bien entendu, repoussa cette excuse.

– Tu n’as jamais l’intention de mettre le feu à quoi que ce soit, et pourtant, ça arrive à tout bout de champ ! me dit-il, l’air furieux, en croisant ses bras de colosse.

Tout avait commencé, comme d’habitude, par une idée. Ou plus exactement par une mauvaise idée, ainsi que me l’a soufflé une voix que j’ai refusé d’écouter.

 

 

CHAPITRE UN


– C’EST UNE MAUVAISE IDÉE, ME DIT TOM.

Il lorgnait mon engin à la dérobée, comme si celui-ci risquait de lui crever les yeux s’il le regardait en face.

– Tu ne sais même pas à quoi ça sert, rétorquai-je.

Tom se mordit la lèvre.

– Justement, j’aime mieux pas.

Le dispositif installé au bout de l’établi était d’une apparence disons… bizarre. Il mesurait douze centimètres de haut, avec un dessus bombé, fixé sur un cylindre vertical étroitement entouré de papier plissé, d’où s’échappait une longue amorce. L’ensemble reposait sur trois morceaux de bois taillés en pointe.

– On dirait un champignon avec une queue, commenta Tom en s’écartant de l’établi. Une queue explosive.

Sa critique me vexa un peu. Bizarre ou pas, cet engin était à mes yeux d’une importance capitale. Tout ce que l’officine de l’apothicairerie comptait en matériel – pots en porcelaine, récipients en verre moulé, cuillères, coupelles, cornues, creusets, bocaux, réchauds, chaudrons – s’entassait, à l’abandon, sur divers bancs de travail. Seule une légère odeur d’herbes et de décoctions planait dans la pièce. Même le gigantesque four en forme d’oignon dormait, froid et silencieux, dans son coin. Mais l’appareil que j’avais fabriqué allait peut-être sauver mon magasin de la faillite.

– La Fumigation-maison Blackthorn ! m’exclamai-je en soulevant mon invention avec fierté (et prudence). Idéale pour… euh… enfumer votre maison. Bon, d’accord, on peut sûrement améliorer la formule publicitaire.

– C’est ton cerveau qu’on aurait besoin d’améliorer, maugréa Tom.

Cette fois, il dépassait les bornes.

– Je te signale que mes inventions atteignent toujours leur but.

– C’est bien là le problème, enchaîna mon ami.

– Attends que je t’explique…

Après avoir délicatement reposé mon appareil sur l’établi, je montrai à Tom le schéma que j’avais dessiné sur une feuille de vélin.

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trad. Pascale Jusforgues
05/07/2017 688 pages 15,90 €
Scannez le code barre 9782747058889
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