#Roman jeunesse

Les fabuleux

Arthur Ténor

Julius Kovalch, un physicien de renommée mondiale, parvient, à l'aide d'un hyperaccélérateur de particules, à atteindre la frontière la plus ultime de l'univers physique ! Ainsi s'ouvre la première brèche quantique entre la matière et l'esprit, le réel et l'Imaginaire, une porte à travers laquelle Julius et sa fille Serena, s'apprêtent à découvrir l'un des infinimondes de l'Imaginaire, le Royaume des Sept Tours et ses créatures extraordinaires, les Fabuleux. Quelles menaces font peser l'Homme et ses instincts de conquérant sur ce Royaume à l'équilibre fragile ? Jusqu'où Les Fabuleux devront-ils aller pour survivre ?

Par Arthur Ténor
Chez Scrineo

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Editeur

Scrineo

Genre

Lecture 9-12 ans

Le temps des explorateurs

 

 

 

1
Le choix de l’inconnu

 

 

Le professeur Kovalch était le seul, sur les dix personnes présentes dans le centre de recherche, à ne rien dire ni bouger un cil. Assis face à la console de commande de l’hyper-synchrotron, l’accélérateur le plus puissant jamais construit et dont il était le principal concepteur, il semblait comme en état de torpeur, l’esprit et le corps paralysés par la décision qu’il s’apprêtait à prendre et qui, autour de lui, suscitait tant de discussions et de réactions véhémentes.

Ce brouhaha de place de marché finit par lui devenir insupportable :

– Faites silence ! S’il vous plaît. Laissez-moi réfléchir deux secondes tranquillement.

De nouveau, son regard s’ancra, au-delà de la baie vitrée, sur la sphère luisante, hérissée de tuyaux et de câbles électriques de diverses dimensions. C’était la chambre de collisions, en ultravide, d’un volume permettant à un homme de s’y tenir debout. Pourtant, l’espace où venaient se percuter les particules atomiques, propulsées par magnétisme dans un anneau de dix kilomètres de circonférence, n’excédait pas la grosseur d’une tête d’épingle. En se désintégrant, ces infimes fragments de matière inscrivaient sur les capteurs des traces semblables à des griffures sur une plaque métallique, que les scientifiques passaient ensuite des semaines à interpréter. On appelait cela la recherche fondamentale. Dans le domaine de la physique quantique, celle de l’infiniment petit où les lois classiques n’ont plus cours, elle touchait vraiment au fondement de tout, comme on touche à l’ultime en étudiant le premier instant de l’univers, ironiquement appelé « Big Bang » en 1950 par le physicien Fred Hoyle.

Le professeur Julius Kovalch était certainement l’un des plus grands spécialistes mondiaux de cette discipline où l’absurde devient raison, l’incohérent logique probabiliste. Mais davantage que la matière, ce qui intéressait et même obsédait ce brillant cerveau d’une cinquantaine d’années, c’était le vide !

« Puisque le vide n’est pas le rien, qu’est-ce ? »

Pour tenter de répondre à cette question d’apparence si simple, il avait conçu l’hyper-synchrotron et consacrait l’intégralité de son temps, depuis des années, à la compréhension du vide. Il avait acquis l’intime conviction qu’en lui se nichait la clé d’une autre énigme de la science moderne : la matière sombre, autrement appelée « masse manquante », c’est-à-dire ces 90 % du contenu de l’univers que la théorie avait révélés, mais pas l’observation.

– Qu’est-ce que vous voulez prouver, Professeur ? Que vous êtes le savant le plus fou de la Terre !

L’interpellation fit tressaillir le scientifique, non pas par son contenu, mais parce que son esprit était entré dans un état de « suspension » proche de celui qu’il atteint lorsqu’il se livre à sa non-activité favorite, la méditation zen. Il leva les yeux pour considérer l’élégant quadra en costume gris qui venait de l’apostropher. Il s’appelait Clément Lauzin, un nom aussi banal que son sens des affaires était exceptionnel.

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14/03/2013 368 pages 14,90 €
Scannez le code barre 9782367400341
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