#Essais

Les Guises

Henri Pigaillem

Les Guises, qui régnèrent longtemps en maîtres sur les affaires politiques de la France, connurent une ascension foudroyante sous le règne d'Henri II et devinrent tout-puissants sous celui de François II. Ils se rendirent célèbres en se faisant les champions de la cause catholique et en déclenchant la première guerre de Religion. Leur illustre maison était originaire de Lorraine et se déclarait issue de Charlemagne. Le plus célèbre de ses princes, Henri le Balafré, paya de sa personne ses prétentions à la couronne : il mourut assassiné à Blois sur ordre d'Henri III. L'aventure des Guises ne s'acheva pas sur ce fameux épisode ni sur l'avènement de leur nièce et cousine Marie Stuart au trône d'Ecosse puis de France. Elle se poursuivit avec ceux que leurs contemporains nommèrent "les petits Guises": Charles, amiral du Levant, héros du siège de La Rochelle ; Henri II, impliqué dans plusieurs complots contre Mazarin, proclamé roi de Naples ; Marie, mécène du compositeur Marc-Antoine Charpentier. Autour du rameau principal, gravitèrent encore d'innombrables rejetons: les cardinaux Jean et Charles de Lorraine, fins esthètes, qui jouèrent un rôle considérable dans la lutte impitoyable contre les protestants. Henri Pigaillem retrace avec brio la saga de cette dynastie princière, avide de pouvoir et d'honneurs.

Par Henri Pigaillem
Chez Pygmalion

0 Réactions |

Editeur

Pygmalion

Genre

Histoire de France

I

 

 

DANS LES PAS DE FRANÇOIS Ier

 

 

 

 

La glorieuse renommée des Guises est passée sans doute pour toujours à la postérité. Quelques ouvrages ont déjà fait éclater l’héroïsme de cette illustre famille de capitaines et de prélats si influente dans les affaires politiques du royaume de France, surtout sous les règnes d’Henri II et de François II. Il n’est pas inutile de rappeler, dans une nouvelle étude, de quelle manière cette puissante maison s’est rendue célèbre en disposant à la cour de tous les emplois et de toutes les faveurs, en devenant le véritable maître du pays, en allumant les sanglantes guerres de Religion. On semble parfois admettre que son histoire s’achève sur le fameux épisode de l’assassinat du duc de Guise au château de Blois, en 1588. Pourtant, plusieurs générations ont survécu au « Balafré » pendant encore un siècle et, comme nous le verrons, se sont illustrées sous Louis XIII et Louis XIV. Que ce soit à travers leur gloire ou leurs revers de fortune, les Guises ont le don de nous séduire et de ne pas nous laisser indifférents aux événements dont ils ont été les acteurs resplendissants.

Les Guises sont issus de la maison de Lorraine, fondée en 1048 par Gérard d’Alsace, premier duc héréditaire de Lorraine. En 1417, l’un de ses successeurs, René Ier, entre en possession de la terre de Guise, située en Picardie. L’année suivante, elle est érigée en comté par le duc de Berry, futur Charles VII. René Ier est alors à la tête d’un État déchiré par les influences rivales de la France, de la Bourgogne et du Saint Empire. Au terme de longues années de guerre, il se retire en Provence et se désintéresse de la Lorraine. Après la mort de son fils Jean, duc de Calabre, il transmet son duché et le comté de Guise à sa fille Yolande d’Anjou, dont l’héritier, René, devient duc de Lorraine en 1473, sous le nom de René II.

Au lendemain de son avènement, le nouveau duc signe le traité de Neufchâteau par lequel il fait alliance avec le roi

de France Louis XI. Il commet l’erreur de se tourner dans le même temps vers Charles le Téméraire, qui ne songe qu’à s’emparer de la Lorraine, et l’autorise imprudemment à placer des garnisons dans les principales places du duché. Lorsqu’il comprend que le duc de Bourgogne n’a plus qu’à cueillir son État comme un fruit mûr, il cherche de nouveaux appuis et s’assure du concours des cantons suisses, des villes d’Alsace et du Saint Empire. En mai 1475, le Téméraire se dirige vers la Lorraine et se porte à la rencontre des troupes helvétiques. Mais son armée est défaite une première fois à Grandson le 2 mars 1476, puis à Morat le 22 juin suivant. Toute la Lorraine se soulève et la noblesse entreprend le siège de Nancy, où René rejoint ses sujets, contribuant, en octobre, à la capitulation de la ville. En décembre, Charles le Téméraire se présente à Neufchâteau avec une armée reconstituée, puis marche à nouveau vers la capitale lorraine. Le 4 janvier 1477, il affronte les troupes de René devant Nancy. Le 5, trahi par l’un de ses capitaines, le comte de Campobasso, il est contraint à la fuite, dans laquelle il est tué par le châtelain de Saint-Dié.

Commenter ce livre

 

25/01/2012 517 pages 24,90 €
Scannez le code barre 9782756405636
9782756405636
© Notice établie par ORB
plus d'informations