#Essais

Maradona. Ma vérité

Diego Maradona

"Trente ans ont passé et je me souviens de tout comme si c'était hier. Il y a des moments de ma vie que j'ai pu oublier, mais pas celui-ci. Et j'ai décidé de tout raconter. Pour la première fois. À ma façon, la façon que j'aime, celle qui était la mienne quand je jouais : en donnant tout, en disant tout." Diego Maradona. Juin 1986. Considéré par beaucoup comme le plus grand footballeur de tous les temps, Diego Armando Maradona brandit la Coupe du monde, remportée au Mexique à l'issue d'une série de matches magiques. Trente ans plus tard, après une vie marquée par les scandales et la controverse, Maradona raconte pour la première fois, à la première personne, l'histoire secrète de cette Coupe du monde incomparable. Mexico 86 fut l'apogée de la carrière de Maradona, qui ne cache rien : la façon dont il a vécu chaque match, ce qu'il s'est passé dans les vestiaires, le départ prématuré au Mexique parce que le président argentin lui-même voulait limoger le directeur technique, les zones d'ombre derrière le départ du « Grand Capitaine » Passarella, les séances vidéo de Bilardo, ses innovations tactiques qui ont révolutionné le jeu, l'hostilité du public, les maillots qu'il a fallu acheter à Mexico, sa relation avec la drogue, la «finale» contre l'ennemi anglais, la Main de Dieu et le plus beau but de l'histoire du football.

Par Diego Maradona
Chez Hugo et Compagnie

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Sports

Pour la première fois depuis bien longtemps, nous avons passé Noël tous ensemble, à la fin de l’année 2015, dans la maison familiale de Villa Devoto. Tout le monde était là sauf mes parents bien aimés, don Diego et doña Tota. Cette nuit-là, j’ai regardé le ciel et je les ai remerciés, tous les deux, de m’avoir donné la vie, parce qu’ils m’ont donné beaucoup, beaucoup plus que ce que je leur ai donné. Et ils m’ont toujours soutenu, dans les bons comme dans les mauvais moments. Et des mauvais moments, il faut bien avouer que j’en ai eu quelques-uns… Mais ils ont toujours été là.

Ce soir-là, quelqu’un, et je ne me souviens plus qui, m’a offert une copie de la Coupe du monde. Ce trophée, je pouvais le toucher à nouveau, le prendre dans mes bras, le bercer comme un bébé, et je me suis rendu compte que ça faisait presque trente ans que j’avais soulevé le vrai au Mexique. Et je me suis dit que ce bonheur fou était certainement le plus beau cadeau que j’avais offert à mes parents. Le plus beau des cadeaux. Pour eux et pour tous les Argentins. Ceux qui ont toujours cru en nous… mais aussi ceux qui ne croyaient pas en nous. Parce qu’au final, tout le monde est sorti pour faire la fête et célébrer ce titre. J’ai également pris conscience qu’au fur et à mesure que le temps passait, cette Coupe pesait de plus en plus lourd. Trois décennies plus tard, ces six kilos et quelque d’or pèsent des tonnes. Je ne me réjouis pas qu’aucun autre joueur argentin n’ait soulevé ce trophée depuis 1986.

Et ça, il faut que ce soit bien clair pour tout le monde. Je serais un traître si je pensais le contraire. Comme je serais un traître également si je ne vous racontais pas cette fabuleuse aventure, comme ça me vient et comme je le sens. Parce que c’est comme ça que je parle, c’est comme ça que parle Maradona. Comme je vais vous le dire et le répéter dans ce récit, j’ai reçu beaucoup de coups pendant tout ce temps, mais ma mémoire, elle, est intacte.

Mais je dois vous avouer qu’il y a certaines choses que je vois différemment trente ans plus tard. Et je crois que j’en ai le droit. Moi-même, j’ai beaucoup changé, c’est vrai, et beaucoup parlent de mes contradictions. Mais il y a quelque chose qui n’a pas changé : lorsque j’ai décidé de me plonger dans une cause, lorsque j’ai décidé de relever un défi, j’y vais et je donne tout ce que j’ai. (…)

Le reste, tout le reste, fait partie de l’histoire. Chacun s’en souvient comme il le veut, comme il le sent. C’est pour ça que ce récit, c’est ma vérité, la mienne. Chacun la sienne.

La seule chose que je peux crier, pour que tout le monde m’entende, et la chose que je peux écrire, pour que tout le monde me lise, c’est que je n’oublie pas qu’à l’époque, lorsque je disais qu’on serait champions, tout le monde me prenait pour un fou. Mais je n’étais pas si fou que ça, non ? Parce que finalement, on a bien été champions du monde. Mais comment a-t-on fait pour devenir champions ?

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trad. Alexandre Juillard
26/05/2016 270 pages 18,00 €
Scannez le code barre 9782755623871
9782755623871
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