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Les résultats des élections municipales et européennes de ce printemps, qui traduisent avant tout un grand désarroi face au monde qui se profile, nous amènent à prendre collectivement la parole à travers ce manifeste et le livre Nos voies d’espérance. Nous avons décidé d’unir nos forces pour rappeler que la souffrance ressentie par beaucoup face au travail ou au chômage, aux difficultés économiques, à la mondialisation, aux périls écologiques, face aussi à la déshumanisation progressive de notre société, n’est pas une fatalité. Pour affirmer également que le pessimisme ambiant – entretenu par ceux qui ont intérêt à ce que rien ne change – n’est pas seulement improductif, mais destructeur pour notre société tout entière.
Nous avons l’absolue certitude qu’il est possible de retrouver un pays apaisé et uni autour d’un nouveau projet collectif tourné vers l’avenir, la modernité, le bien-être et le respect de l’autre, en coopération étroite avec le reste du monde. Cela suppose d’accepter de regarder les vérités en face, de chercher à comprendre les véritables mécanismes qui régissent nos sociétés, mais aussi nos vies. Et d’avoir le courage, la volonté de tout repenser. Affirmer, comme certains irresponsables politiques, qu’on peut affronter un monde bouleversé en restant replié sur soi, sur son passé, ses préjugés et le rejet de l’autre est pis que mentir : c’est trahir.
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Il suffit d’ouvrir les yeux pour voir que la société dans laquelle nous vivons n’a plus rien à voir avec celle d’autrefois. Nous sommes passés d’un monde rural à un monde urbain, d’un monde segmenté à un monde relié, d’un monde réel à un monde en partie virtuel, d’un monde vertical – où quelques pays et quelques puissants imposaient leur loi d’en haut – à un monde horizontal où chacun désormais, grâce notamment aux nouvelles techniques d’information et de communication, peut et doit prendre la parole. Notre manière de penser, d’appréhender l’avenir, est donc à réinventer.
Certes, les progrès scientifiques et la croissance nés de la révolution industrielle ont jusqu’à présent facilité notre vie. Nous sommes, du moins en Occident et en démocratie, mieux soignés, mieux nourris, mieux éduqués, mieux informés qu’autrefois, et nous jouissons d’un confort sans pareil. Mais à quel prix, puisque ces progrès ont été le plus souvent réalisés par le pillage des ressources naturelles et l’asservissement d’une majorité de l’humanité mise au service d’une minorité de privilégiés. Or aujourd’hui, même ces privilégiés connaissent dans bien des cas plus de souffrances que de joies, notamment sous l’effet de crises économiques de plus en plus sévères qui ne sont que le symptôme chronique – et non la cause ! – du dépérissement d’un modèle à bout de souffle. Un modèle qui produit surtout des inégalités, du chômage et de la souffrance. Donc de la violence.
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