Rush Tome 2 : Nuit noire

Rappel des événements

Autrefois, Dom Silvagni menait une vie paisible sous le soleil australien, partagée entre les bons moments passés avec son amie Imogen et les entraînements d’athlétisme avec Gus, son grand-père et coach. Mais ça, c’était avant…

Le jour de son quinzième anniversaire, Dom a découvert un terrible secret de famille : les Silvagni ont une dette envers la Mafia, une dette très ancienne dont il est l’héritier ! Comme son père et son grand-père avant lui, il doit exécuter six contrats au service de cette mystérieuse organisation criminelle. Interdiction pour lui d’en parler à qui que ce soit ou de recourir à une aide extérieure. En cas d’échec, le vieux document signé par l’ancêtre de Dom précise que « le créancier pourra prélever une livre de chair sur son débiteur ». D’abord incrédule, puis saisi d’horreur, Dom comprend bientôt comment Gus a perdu sa jambe…

Il est déjà parvenu à remplir son premier contrat : capturer le Zolt, ce jeune rebelle très populaire qui avait jusqu’alors échappé à toutes les forces de police. Mais à quel prix… il a frôlé plusieurs fois la mort, son camarade de classe Tristan a sombré dans le coma et Imogen, exaspérée par son comportement, refuse de lui adresser la parole. Il sait désormais qu’on ne plaisante pas avec La Dette…

À présent, une seule question occupe son esprit : quand lui communiquera-t-on son deuxième ordre de mission ?

Jeudi

01. Le syndrome de la cigale

– Ne regarde pas, ne regarde pas, me répétai-je à l’approche de la villa des Havilland.

Mais ce fut plus fort que moi. Il fallut que je lève la tête. Comme je m’y attendais, Imogen ne se trouvait pas à la fenêtre de sa chambre. Je me sentis aussitôt gagné par le terrible syndrome de la cigale, un concept de mon invention : les cigales pullulaient dans le jardin de mes parents, mais une fois sur deux, quand je m’emparais de l’une d’elles, je réalisais qu’il s’agissait d’une mue, d’une enveloppe vide, sèche et fragile qui s’effritait entre mes doigts.

La maison des Havilland était semblable à ces mues. En m’en approchant, j’espérais apercevoir le trésor qu’elle abritait, mais chaque matin, mon rêve s’envolait.

– Vous feriez mieux de courir à l’intérieur du domaine, Mr Silvagni, lança Samsoni, le vigile, lorsque j’atteignis le poste de sécurité.

Tous les jours, sans exception, il me servait la même réplique. Conformément à ce cérémonial immuable, je m’apprêtai à répondre : « J’ai besoin d’accidents de terrain. »

Mais je restai muet. Et si Samsoni avait raison ? Peut-être ferais-je mieux de courir à l’intérieur d’Halcyon Grove, pour une fois, et de me contenter du sentier qui longeait le mur d’enceinte.

Au-delà de ce rempart destiné à protéger mon petit ghetto pour milliardaires, des trucs moches m’étaient arrivés.

Un monospace surgi de nulle part m’avait volé quatre minutes de ma vie.