#Polar

Voir Malte et mourir

Gérard de Villiers

Malte, 1979. Alors qu'il s'apprête à recueillir des mains d'un certain Godfrey Borg des documents explosifs, John Fitzpatrick, un agent du MI5 "sous-traité" par la CIA, disparaît mystérieusement. Peu après, son corps est repêché au large de La Valette. Tout indique que l'homme a été atrocement torturé. Désireuse de faire la lumière sur ce fâcheux événement, Langley dépêche aussitôt sur place Malko Linge, avec pour double mission d'identifier les assassins de John Fitzpatrick et de récupérer les fameux documents "explosifs" détenus par le mystérieux Godfrey Borg. Le problème, c'est que celui-ci s'est évaporé dans la nature..."Les gorilles maltais, voyant la bagarre, accouraient. Malko entendit un léger chuintement. Il cria :- N'approchez pas, il a une grenade !C'était une question de secondes. Le Libyen s'accrochait à lui, les yeux fous. Malko comprit qu'il n'aurait jamais le temps de s'enfuir avant l'explosion."

Par Gérard de Villiers
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Policiers

CHAPITRE PREMIER
– Dernier appel pour le vol à destination de Londres. Mr. Godfrey Borg est prié de se présenter au comptoir d’enregistrement... Mr. Godfrey Borg, s’il vous plaît. Vous êtes prié de vous présenter au comptoir d’enregistrement...
La voix caverneuse du haut-parleur résonnait sur les murs nus de la petite aérogare. Une longue file de passagers faisait sagement la queue, à droite, pour passer à la police et à la douane. Seuls, trois ou quatre retardataires s’enregistraient fébrilement auprès de la brune replète tenant le comptoir d’Air Malta. John Fitzpatrick consulta sa montre pour la vingtième fois. Lui s’était déjà enregistré. Le vol allait fermer d’une minute à l’autre et Godfrey Borg n’était toujours pas là... La voix métallique du haut-parleur recommença sa litanie. Comme si le retardataire avait pu surgir du dallage. John Fitzpatrick, les mains dans les poches de son vieil imperméable, sortit sur le trottoir de l’aérogare pour voir si un taxi arrivait. Rien en vue. Quand il rentra, il n’y avait plus personne devant le comptoir d’Air Malta. Le vol était fermé et Godfrey Borg avait raté son avion.
John Fitzpatrick passa nerveusement une main dans sa tignasse rousse. Qu’est-ce que cela signifiait ? Il balaya des yeux le hall vide et son attention fut soudain attirée par trois hommes de type arabe, accoudés au comptoir des Libyan Airlines. Ils semblaient attendre, bien qu’il n’y ait aucun vol de la compagnie arabe. Soudain, il se sentit tiré par la manche, baissa les yeux, vit un gamin noiraud, aux cheveux frisés.
– You, Sir Fitzpatrick ?
Avec ses cheveux roux, on ne pouvait pas le rater. Le Britannique hocha la tête affirmativement.
– Yes, it’s me.
– For you.
Le gamin lui tendit une enveloppe blanche, s’éloigna en courant et sortit de l’aérogare. John Fitzpatrick ouvrit l’enveloppe qui contenait une cane blanche avec quelques mots : « Je vous attends au Casino Maltais, à La Valette. Godfrey Borg. » Il froissa le bristol et l’enfonça dans sa poche. Instantanément tendu et sur ses gardes. Ce n’était pas un retard accidentel. Godfrey Borg n’avait pas voulu prendre cet avion, alors qu’il tenait tant à quitter Malte. Ce ne pouvait être que pour une raison grave. Heureusement que John Fitzpatrick n’avait pas enregistré de valise... Il prit son sac de cuir fatigué et se dirigea vers la file de taxis. Avec quand même un petit pincement au cœur. Il se faisait déjà une joie de passer la soirée à son club « Les Ambassadeurs », à Londres. Mais le service passait avant tout. Soudain le ciel d’un bleu immaculé lui parut hostile. Alors qu’il roulait vers La Valette, un grondement fit trembler les glaces du vieux taxi. Le vol de Londres décollait.
Godfrey Borg s’était assis au fond de la plus grande des trois salles poussiéreuses garnies de meubles disparates et branlants, constituant l’essentiel du club le plus select de Malte. Le cuir des fauteuils était fendillé, les garçons semblaient dormir avec leurs vestes blanches tant elles étaient sales et froissées et l’ambiance crépusculaire était encore plus sinistre que celle d’un authentique club britannique. Cela tenait en partie aux boiseries d’acajou noircies par le temps qui ne reflétaient même pas la faible lumière des rares lampes. John Fitzpatrick n’avait pas touché à son thé, ne perdant pas une syllabe du récit de Godfrey Borg. Cachant son découragement sous une indifférence de façade. Il fallait presque tout reprendre à zéro. Il observa la cigarette de Borg. Elle tremblait très légèrement. Il avait peur. Se sentant observé, Godfrey Borg l’écrasa dans le cendrier.
– Je vais vous quitter maintenant, dit-il.
– Laissez-moi vous accompagner, suggéra John Fitzpatrick. C’est plus sûr.
Godfrey Borg secoua légèrement la tête.
– Non, merci. Je vais sortir par la porte qui donne dans Strait Street. D’habitude, elle est fermée, je ne pense pas qu’on me surveille de ce côté-là. (Il eut un sourire contraint.) Je suis désolé pour ce contretemps. Je me mettrai en contact avec vous d’ici quelques jours. D’ici là, j’espère que...
– Sûrement, coupa John Fitzpatrick. Sûrement.
Godfrey Borg se leva, lui serra la main et se dirigea vers le fond de la salle d’un pas lent. John Fitzpatrick le vit disparaître, le cœur serré. Le Casino Maltais, le plus ancien club de Malte, se trouvait au cœur de La Valette, en face de Queen’s Square et du Grand Master’s Palace, ancien siège de l’Ordre de Malte, devenu Présidence de la République. Lourde bâtisse noirâtre aux fenêtres grillagées s’étalant sur tout un bloc, de Republic Street à Merchant Street.
John Fitzpatrick attendit quelques secondes devant son thé intact. Songeant à ce qu’il venait d’apprendre. Bien que Malte respire un calme tout britannique dû à ses 183 ans d’occupation anglaise, une lutte féroce et souterraine était engagée pour le contrôle de ses quelques centaines de kilomètres carrés, à 100 kilomètres de la Sicile et 350 de Tripoli, capitale de la Libye. En voyant partir John Fitzpatrick, le concierge qui se tenait dans la petite guérite vitrée juste à droite de la porte lança un sonore :
– Have a good day, Sir !
À Malte, indépendante depuis 1955, l’anglais est toujours la langue dominante, le maltais, pot-pourri d’arabe, d’espagnol, d’italien, de français et d’anglais, se révélant rigoureusement hermétique à toute oreille non maltaise...
– Thank you, répondit distraitement John Fitzpatrick.
Il sortit et s’immobilisa sur le trottoir, face à la hideuse statue de la reine Victoria, au milieu du brouhaha de Republic Street. La Valette était un mélange de Naples et de San Francisco, avec ses rues étroites, en pente ou en escalier, grouillantes, bordées d’immeubles en pierres de taille rosâtres, pleines d’excroissances bizarres et de balcons tarabiscotés.
Le tumulte, en cette fin de matinée, était assourdissant. Une foule compacte débordait des trottoirs sur la chaussée en sens unique. John Fitzpatrick se dit qu’il risquait de trouver un taxi en face du Grand Master’s Palace, et se lança dans la cohue, son sac à bout de bras.
Il n’avait pas parcouru dix mètres qu’un passant le bouscula si violemment qu’il pivota sur lui-même. Au même moment, il éprouva une sensation de brûlure au mollet gauche, comme si un gros taon l’avait piqué.
Grommelant un juron, il leva les yeux et aperçut un visage souriant barré d’une grosse moustache noire.
– Excuse me, Sir !
L’homme qui l’avait heurté était engoncé dans un gros pardessus, en dépit de la chaleur relative de ce mois de décembre. Les yeux sombres, les cheveux noirs et épais, la peau mate, tout indiquait un Arabe. Un autre l’accompagnait, dans la même tenue, un parapluie accroché au bras. Peut-être un Libyen, un des nouveaux « colonisateurs », vomis de la population maltaise. Il faut dire que la dernière occupation arabe remontait à l’an mille... John Fitzpatrick esquissa un vague sourire poli et entreprit de traverser l’étroite Republic Street.
Aucun taxi en vue, même pas dans le parking en face du Grand Master’s Palace, dominant le quartier de ses majestueuses fenêtres aux grilles noires.
Il s’immobilisa en face de la boîte aux lettres rouge de Queen’s Square, la petite place en face du Casino Maltais. Puis décida de rejoindre Merchant Street en longeant le Palace.
En descendant du trottoir, il fit un faux pas et le mouvement brusque qu’il eut pour retrouver son équilibre déclencha aussitôt une violente douleur dans son mollet, là où il avait ressenti la piqûre, quelques instants plus tôt. Comme une crampe.
Il fit quelques pas, forçant sur son muscle, mais la douleur ne disparut pas et même s’accentua. Soudain, John Fitzpatrick sentit sa jambe se dérober sous lui. Avec un juron, il tomba en avant et, lâchant son sac de cuir, dut se recevoir sur les mains. Aussitôt, il sentit deux bras robustes le prendre sous les aisselles et le remettre sur ses pieds. Devant lui, la façade noirâtre du Grand Master’s Palace se gondolait comme dans un cauchemar. La tête lui tournait et sa jambe était devenue brûlante, comme si on l’avait plongée dans l’eau bouillante.
Cette chaleur se propageait à toute vitesse vers le haut de son corps. Il entendit une voix pleine de sollicitude dire avec un accent rocailleux :
– You’re not feeling well, Sir. Let me help you.
John Fitzpatrick bredouilla :
– l’m all right. Thank you.
Mais son vertige s’accentuait. Il éprouva une brusque nausée et sa vue se brouilla. Il distinguait vaguement deux silhouettes à ses côtés, deux hommes qui l’aidaient à rester debout. L’un d’eux avait ramassé le sac de cuir qui lui avait échappé. Les deux hommes lui firent retraverser Republic Street. Il aperçut au bout de la rue étroite le ciel bleu au-dessus du port, des bateaux, flous, comme s’il rêvait.
L’étrange chaleur montait toujours, atteignant son estomac. Ce n’était pas une sensation désagréable. Un peu comme une piqûre anesthésiante. Mais ses jambes lui refusaient tout service. Sans le soutien de son escorte, il serait tombé. Ses pieds traînaient sur le sol. Devant lui les voitures du parking ressemblaient à de grosses bêtes multicolores. Il réalisa qu’on le lui faisait traverser en diagonale, en direction du bâtiment à colonnes qui abritait le Centre Culturel Libyen. Tournant la tête, John Fitzpatrick aperçut des policiers de garde devant le palais présidentiel l’observer avec curiosité. Deux d’entre eux se détachèrent et vinrent vers lui. Comme les policiers anglais, ils étaient vêtus de bleu, mais eux portaient un pistolet.
Ceux qui le soutenaient s’étaient arrêtés. John Fitzpatrick leva les yeux et vit le drapeau vert et blanc qui flottait sur le bâtiment en face de lui. En une fraction de seconde, il comprit la raison de l’empressement fraternel des deux hommes qui l’escortaient. Il voulut se dégager, courir vers les deux policiers qui s’approchaient, mais son cerveau eut beau transmettre l’ordre à ses membres, rien ne se passa... Tous ses muscles étaient paralysés. Heureusement, les deux policiers les avaient rejoints. L’un d’eux salua.
– Can we help you, Sir ?
Un de ceux qui soutenaient John Fitzpatrick sourit de ses dents éclatantes.
– No, thank you. Our friend is sick.
John Fitzpatrick ouvrit la bouche pour dire qu’il n’était pas leur ami, qu’on était en train de le kidnapper, en plein cœur de La Valette, lui un agent du MI 5, mais aucun son ne sortit de sa bouche. La vague de chaleur atteignait sa tête maintenant, aggravant ses vertiges. Les deux policiers ne pouvaient se rendre compte de son état. Il était seulement très pâle, comme quelqu’un atteint d’une crise cardiaque.
– Voulez-vous appeler une ambulance ? demanda un des policiers, ce gentleman semble sérieusement malade.
– C’est ce que nous allons faire, assura un de ceux qui soutenaient le Britannique. Nous avons un très bon docteur au Centre Culturel. Thank you, thank you very much.
Ils reprirent leur marche, observés quelques secondes par les policiers. Puis ceux-ci se détournèrent et repartirent vers le Grand Master’s Palace, rassurés. Malte était une petite île paisible où la violence était pratiquement inconnue. Un des policiers se dirigea vers un marchand des quatre-saisons qui s’était installé tout près de la présidence. Lorsqu’il revint à son poste, John Fitzpatrick et ses « amis » avaient disparu dans le Centre Culturel Libyen.
Le major Abu Dhofar posa un regard furieux sur son numéro deux, Mohammed Djalloud, puis explosa :
– Chien stupide, s’il meurt, qu’est-ce que nous allons faire ?
John Fitzpatrick reposait sur un étroit lit de camp, nu jusqu’à la taille, les narines pincées, le visage cyanosé, respirant par à-coups. Le médecin du Centre Culturel Libyen secoua la tête :
– Il faudrait le mettre en réanimation, dit-il. Il n’y a rien d’autre à faire. Si la dose n’est pas mortelle, la paralysie respiratoire disparaîtra peu à peu. L’aile droite du Centre était sous le contrôle des services spéciaux libyens, dirigés à Malte par le major Abu Dhofar. Mohammed Djalloud baissa la tête, confus.
– Borg a filé, il ne restait plus que celui-ci à intercepter, bredouilla-t-il.
– Vous l’avez presque tué, fit sèchement le major. Devant deux cents personnes. Et c’est un Anglais, pas un Maltais. Tu comprends cela ? Nous ne faisons pas la guerre aux Anglais. El s’il meurt maintenant, sans avoir rien dit ?
– Je crois qu’il va s’en tirer, avança timidement Mahmoud Faradj, le troisième Libyen. Lui n’avait rien fait et se sentait plus à l’aise en face du major. Celui-ci terrorisait ses hommes en dépit de sa petite taille – presque un nain. Les cheveux très courts, il était toujours habillé en civil, de costumes très bien coupés et portait des talonnettes de dix centimètres... Musulman de stricte obédience, il ne touchait jamais à un verre d’alcool, suivait à la lettre tous les préceptes du Coran et idolâtrait son maître, le colonel Khadafi.
Le major Dhofar foudroya ses subordonnés du regard. Puis il reporta son attention sur John Fitzpatrick. Partagé entre deux sentiments. Il était encore temps de faire machine arrière. D’attendre que l’agent du MI 5 reprenne connaissance et de se contenter de jouer les bons Samaritains. Le Britannique ne connaîtrait jamais la cause de son malaise et devrait se contenter de soupçons. Seulement, dans ce cas, le major Dhofar repartait de zéro dans la mission que lui avait confiée son supérieur direct, patron des services libyens, le major Abd El Muneim El Huni.
L’autre voie était plus risquée. L’affrontement direct avec un grand service occidental. Mais si le major Dhofar réussissait rapidement, le jeu en valait la chandelle. D’autant que le Lion britannique avait perdu beaucoup de ses crocs... Il se tourna soudain vers les deux officiers, la tête rejetée en arrière, et ordonna d’une voix calme :
– Mahmoud, file à Saint Andrews. Va dans mon bureau, demande à Djihad de t’ouvrir mon armoire métallique. Il y a des perruques. Tu prends celle qui se rapproche le plus de la couleur de ses cheveux. Ensuite, tu vas chercher Nasser. Il doit être en cours de transmissions à cette heure-ci. Tu le ramènes. Tu l’habilles avec ses vêtements et tu le fais sortir du Centre, que tout le monde le voie. Qu’il ne s’approche pas trop des flics quand même. Ensuite, il prend un taxi et se fait conduire au Phœnicia. Il va dans les chiottes, se change et repart à pied. Compris ?
– Compris, major, fit Mahmoud Faradj.
Le major Dhofar pivota sur ses talonnettes et pointa son index sur Mohammed Djalloud.
– Enveloppe-le dans un tapis et amène-le à la porte de derrière. Prends le fourgon vert.
– Je l’emmène à l’Institut technique ?
– Oui. Au caisson. Tu sais où c’est ?
– Oui.
Depuis un an, les Libyens s’étaient installés dans les bâtiments de l’ancienne école d’instituteurs de Malte et en avaient fait un Institut technique, couverture parfaite pour les « Services ». Situés à la pointe d’un promontoire rocheux dominant la baie de Saint-George, les bâtiments ocre desservis par une route privée offraient des conditions de sécurité excellentes. Le major Dhofar avait annexé celui qui se trouvait le plus à l’écart, vers la mer.
– Je vous rejoindrai dans une heure. Je vais d’abord à Tower Road.
L’ambassade libyenne se trouvait sur le front de mer, à Sliema, l’agglomération résidentielle, à mi-chemin entre La Valette et Saint-Georges.
Au moment de sortir, le major se retourna, menaçant.
– Soignez-le bien. S’il meurt avant d’avoir parlé, je vous fais passer devant le tribunal du Peuple.
La porte claqua sur lui. Les deux Libyens restèrent silencieux quelques instants, puis Mahmoud Faradj se tourna vers le corps inanimé de John Fitzpatrick.
– Fils de chienne engrossée par un porc, murmura-t-il.
Mohammed Djalloud qui avait moins de sens poétique s’approcha du corps et lui prit prosaïquement le poignet.
– Ça va, dit-il, le pouls, il est meilleur.
La Bentley grise de l’ambassade de Grande-Bretagne s’arrêta silencieusement sur la plage de ciment à quelques centimètres au-dessus du niveau de l’eau, à côté des barques de pêche. La Méditerranée, dans St. Pauls Bay, était d’un bleu cobalt, sans une ride. La côte rocheuse et nue avait des contours nets, purs, où les maisons blanchies à la chaux s’intégraient parfaitement. Un mélange de Grèce et de Brighton avec des cactus. Seule l’énorme tour de forage ancrée à quelques centaines de mètres du rivage choquait.
Philip Ashley, le consul général de Grande-Bretagne, descendit de la Bentley, accompagné d’un haut fonctionnaire du CID maltais, qui avait l’air aussi britannique que lui.
Les deux hommes se dirigèrent vers une Rover bleue qui arborait sur ses flancs, en grandes lettres blanches : Pulizja. Plusieurs policiers entouraient un corps étendu sur le ciment, tout près du bord. On avait jeté une toile dessus. Philip Ashley jeta un coup d’œil mélancolique à la bâtisse blanche qui se dressait sur la berge à sa droite. Le restaurant Gilliéru, un des meilleurs de Malte. C’eût été de mauvais goût d’aller y déjeuner aujourd’hui.
Un des policiers s’avança et salua.
– Nous avons positivement identifié le corps, Sir, annonça-t-il au fonctionnaire du CID. Il s’agit bien de John Fitzpatrick, citoyen britannique, qui séjournait à l’hôtel Phœnicia, à La Valette. Il avait ses papiers sur lui.
– Comment l’a-t-on retrouvé ? demanda Philip Ashley.
Le policier hocha la tête.
– Un miracle, Sir, un vrai miracle. Il gisait au fond de la baie, lesté de plusieurs ceintures de plomb. C’est un pêcheur de langoustes qui... Voici les papiers.
 

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13/07/2016 250 pages 7,50 €
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